Le photo-roman pour combattre l’âgisme

COMMUNAUTÉ. L’organisme de services et de défense des droits des aînés Les Accordailles s’associe à l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées de Granby (AQDR). Ils lancent ensemble la réédition d’un photo-roman sur l’âgisme.

Après avoir partagé avec Granby et d’autres régions du Québec son service d’accompagnement médical destiné aux personnes âgées, voici que l’organisme Les Accordailles lance La famille Lajeunesse, une histoire sur l’âgisme, un photo-roman de 23 pages. Ce photo-roman permet d’amorcer une discussion, d’éveiller les consciences, de remettre en question certains comportements ou de faire tomber les préjugés.

Jeunes et moins jeunes s’y sont associés pendant près de deux ans. Parmi eux, des stagiaires en soins infirmiers. «Les aînés ont beaucoup apprécié. Chaque semaine, il y avait des ateliers. On voulait montrer que ça fait mal de se faire interdire des choses sous prétexte qu’on est une personne âgée», affirme Éric Côté, chargé de projet aux Accordailles.

Ce photo-roman est le second projet du genre pour les Accordailles qui avait en 2018 publié La nouvelle voisine, une histoire d’intimidation entre aînés. «Nous avons décidé de récidiver avec une nouvelle thématique: l’âgisme. C’est de penser en termes de stéréotypes négatifs, avoir des préjugés ou une attitude discriminatoire envers des personnes en raison de leur âge. Tout le monde peut en être victime. La plupart du temps, nous n’avons pas conscience de nos attitudes négatives à l’égard du vieillissement et des personnes âgées», explique M. Côté.

Les Accordailles estime que les manifestations de l’âgisme sont omniprésentes dans notre société. Il s’agit d’en prendre conscience. Les médias ont leur rôle à jouer. « Elles risquent de devenir intériorisées chez les individus qui les subissent. Vieillir veut dire être moins beau, plus lent, moins attirant, moins performant. À force d’entendre le même message, on finit par y croire. Il ne faut surtout pas sous-estimer les répercussions de cette forme d’exclusion», ajoute Éric Côté. Et pas besoin d’être une personne du troisième âge pour en être victime.

L’AQDR Granby le promeut

Publié discrètement au printemps dernier, le lancement du photo-roman a été ralenti par la pandémie. Mais, aussitôt lancées, aussitôt écoulées. Les 2 000 copies ont trouvé preneurs obligeant Les Accordailles à rééditer l’ouvrage.

Les Accordailles l’a distribué partout au Québec en espérant que quelqu’un ait envie de le reprendre. L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) de Granby, qui collabore déjà avec Les Accordailles, a sauté sur l’occasion et va en imprimer 2 000 copies supplémentaires.

«Ce photo-roman est une bonne façon de sensibiliser nos membres et le public», confirme Madeleine Lepage, vice-présidente de l’AQDR Granby. «Il faut montrer un autre visage du vieillissement. Il y a une grande peur du vieillissement. On voit les personnes âgées comme des personnes vulnérables, fragiles dépendantes. En réalité, si on regarde les statistiques, les personnes âgées qui vivent en CHSLD ne représentent que 3 % de la population», précise Mme Lepage. «Les gens qui ont une image négative d’eux-mêmes vivent 7,5 années de moins», prend-elle soin de mentionner.

Par ailleurs, un troisième photo-roman est dans les cartons. Cette fois, Les Accordailles compte s’intéresser au phénomène de l’exclusion des aînés. Une version PDF des deux photos-romans peut être téléversée gratuitement sur www.accordailles.org.