Un début d’année record pour la popote roulante

COMMUNAUTÉ. Fidèles au poste, la popote roulante continue de nourrir sa clientèle à la recherche de plats réconfortants en cette période trouble. Piloté par le Centre d’action bénévole de Granby (CAB), l’organisme a enregistré, depuis les derniers mois, une augmentation de plus de 40 % des demandes pour les repas préparés et livrés par les cuisiniers et bénévoles. Une hausse impressionnante qui ne devrait pas diminuer en pleine période de confinement, selon l’organisme.

Vendredi 15 janvier, 10h45. Les bénévoles s’apprêtent à recevoir les différents sacs de livraison afin de les distribuer aux bénéficiaires un peu partout dans la ville. Avec la crise sanitaire, quelques directives se sont ajoutées au protocole, soit le port obligatoire du masque pour les bénévoles, la désinfection des mains et bien sûr l’attente à l’extérieur de la cuisine pour la réception des commandes remises par Patrick Saint-Denis, responsable des services aux bénévoles. Chaque matin, je suis au local pour donner des consignes aux bénévoles afin de faire un rappel et des consignes spéciales à leur donner. Pour éviter tout achalandage, c’est moi qui sors les sacs de transports pour les donner aux bénévoles», explique Patrick Saint-Denis.

Depuis quelques semaines, l’équipe de bénévoles de la popote roulante s’est agrandie pour palier à la demande. «On voit une augmentation définitive depuis les dernières semaines en ce qui a trait la popote roulante. Avant la pandémie, on roulait à une moyenne de 80 à 90 repas livrés par jour. Aujourd’hui, on a une moyenne de 120 à 130 repas livrés par jour sur plus de 130 bénéficiaires», affirme le responsable des services aux bénévoles. Alors qu’un secteur de livraison s’est rajouté en cours de route, le CAB a recruté d’autres bénévoles pour le service de livraison. À ce jour, ce service compte une cuisinière, une aide-cuisinière et plus d’une trentaine de bénévoles attitrés à la livraison.

Le bénévolat a la cote

Depuis le début de la pandémie, le CAB connaît une grande cote de popularité auprès de futurs bénévoles. En réponse à l’arrêt de nombreux secteurs d’activités, certaines personnes se tournent vers le bénévolat pour occuper leur journée et ainsi donner au suivant. «En début de pandémie, j’avais à peu près 250 personnes sur ma liste de rappels. La première vague a été beaucoup plus importante au niveau de l’achalandage, car tout était fermé. Les gens m’appelaient sans arrêt, c’était incroyable. On avait une grande demande pour aider et maintenant, on en a juste assez pour nos listes de remplacements», souligne-t-il.

Comme au travail, les bénévoles dits réguliers manquent parfois à l’appel en raison d’imprévus. D’où l’importance pour Patrick Saint-Denis de bien garnir ses listes de remplacement. «Chaque jour, j’ai des bénévoles qui ne rentrent pas pour des raisons quelconques. Ça permet donc à ceux qui sont sur la liste de remplacement de faire un peu de bénévolat sans être sur une base régulière», affirme Patrick Saint-Denis. En attendant leur tour, le responsable prend le temps de réorienter les gens vers d’autres organismes du coin qui auraient besoin d’un coup de main.

Plusieurs services toujours offerts

Outre la popote roulante, le CAB maintient, entre autres, ses services d’accompagnement au niveau des transports, d’appels d’amitié et de soutien informatique à distance. Comparativement à la popote roulante, ces services connaissent une baisse d’achalandage en raison des diverses contraintes liées à la pandémie. «Au niveau de l’accompagnement des transports, on s’attend que ça baisse à cause des nombreuses annulations des rendez-vous médicaux. Présentement, on a une moyenne de trois à quatre transports par jour. Avant la pandémie, on roulait de 12 à 22 transports par jour. C’est donc très calme en ce moment », explique Patrick Saint-Denis.

Malgré tout, le CAB tend la main à sa clientèle et s’adapte à ce nouveau rythme de vie à distance, question d’assurer une présence constante aux gens dans le besoin.