Relance économique: les régions peuvent se prendre en main, selon la députée Andréanne Larouche

POLITIQUE. À l’issue d’une rencontre avec des acteurs des milieux économiques, la députée de Shefford, Andréanne Larouche et son collègue d’Abitibi-Témiscamingue, Sébastien Lemire, par ailleurs vice-président du Comité permanent de l’industrie, des sciences et de la technologie, proposent un fonds propre aux régions.

«Je voulais ouvrir un espace de dialogue avec des dirigeants d’organismes économiques, d’entreprises et de municipalités pour échanger sur nos propositions pour la relance», a expliqué Andréanne Larouche au sujet de sa tournée de consultations économiques.

Elle a reçu de nombreux témoignages d’entrepreneurs en difficulté selon les bureaux de circonscription des deux élus.

«La pénurie de main-d’œuvre est aussi un enjeu qui freine le développement économique de nos régions et qui comporte de nombreuses ramifications. Je pense à la complexité et aux délais en matière d’immigration en lien avec les travailleurs étrangers et aux problématiques de logements qui limitent grandement les possibilités d’attraction de travailleurs», analyse le député d’Abitibi-Témiscamingue, Sébastien Lemire.

Sa collègue de Shefford et lui saluent les contributions des centres d’aide aux entreprises (CAE), mais ils préconisent qu’on leur donne «plus de moyens afin qu’ils assurent un soutien de proximité aux entrepreneurs.» En effet, plus de 200 000 PME, soit 20 % des emplois du secteur privé, envisagent sérieusement de mettre la clé sous la porte selon la dernière mise à jour de l’analyse de la fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

Un fonds de développement par et pour les régions 

Sébastien Lemire estime que les questions du développement territorial nécessitent des « solutions flexibles adaptées aux régions » et non des approches globales développées à Ottawa. En parlant d’Internet, le bloquiste annonce que le comité de l’industrie a dans ses cartons un rapport sur cet «enjeu fondamental» pour lequel sa circonscription, Abitibi-Témiscamingue, a pris 20 ans de retard.

«Il faut s’assurer de démocratiser son accès pour tous, même dans les zones moins densément peuplées… il faut sortir de la logique de rentabilité », dit-il en conférence de presse dans un plaidoyer énergique sur l’accès au développement régional.

Les deux élus soutiennent «la mise en place d’un fonds de développement par et pour les régions», qui devra être déployé en fonction des besoins spécifiques de celles-ci. Ils déplorent «des improvisations d’Ottawa» même s’ils reconnaissent que les programmes s’ajustent progressivement. Ils prônent «les enjeux identifiés par les régions», comme les incubateurs d’entreprises ou l’innovation territoriale plutôt que «des programmes mur à mur mal adaptés» conçus à partir des mégalopoles uniformes.

En cette veille de rentrée parlementaire et en prélude au budget fédéral, Andréanne Larouche envisage de poursuivre ses consultations «afin que les programmes soient les mieux adaptés aux besoins des entrepreneurs.»