Ottawa présente son projet de loi sur le programme de rachat des armes interdites

FÉDÉRAL. En plus du rachat des armes d’assaut de type militaire interdites en mai, le projet de loi C-21 devrait permettre la saisie d’armes d’individus violents ou à risque et la suspension de leur permis d’acquisition, a indiqué le premier ministre Justin Trudeau.

 Le gouvernement fédéral avait interdit le printemps dernier la vente, l’achat et les déplacements de plus de 1500 modèles d’armes d’assaut. Des outils conçus « spécifiquement pour tuer le plus de gens possible le plus rapidement possible. »

Selon le premier ministre Justin Trudeau, « les crimes impliquant les armes à feu sont à la hausse dans certaines villes et c’est inacceptable. »

« Personne ne devrait avoir peur, dit-il, d’être victime d’un tireur de masse ou d’une balle perdue… Dans un pays comme le Canada, être victime d’être à la mauvaise place au mauvais moment ne devrait jamais arriver. Pas au parc, pas à la mosquée, pas à l’école, et pas nulle part ailleurs », a-t-il soutenu.

« Il y’a encore beaucoup trop de victimes de violences conjugales et de violences fondées sur le sexe dans notre pays », a plaidé Justin Trudeau, arguant que la majorité des victimes sont les femmes. Le premier ministre a indiqué que les lois suggérées aux communes « permettront aux amis et aux proches qui s’inquiètent d’une situation de demander à la cour de confisquer immédiatement les armes à feu des individus violents et à risque, et de suspendre leur permis d’acquisition. Ces mesures aideront aussi à prévenir des cas de suicide », a-t-il ajouté.

Doutes et incertitudes

Certains craignent que le programme de rachat des armes ne soit pas obligatoire. C’est le cas du chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet qui en fait la condition de son efficacité. Le projet de loi “éliminera toute utilisation légale” selon le ministre fédéral de la Sécurité publique. Bill Blair a estimé que ces détenteurs d’armes à titre légal qui ne pourront s’en servir que dans certaines conditions strictes ne trouveront pas d’inconvénient à les rendre aux autorités en contrepartie d’un paiement.

Le chef du Parti conservateur quant à lui, s’est montré préoccupé par le caractère relativement onéreux de ce programme de rachat des armes. Il a notamment fait référence aux fonds investis dans le registre des armes d’épaule défait sous l’ère Harper.

Le projet de loi présenté à la Chambre des communes devrait également alourdir les peines pour trafic d’armes et permettre aux municipalités d’en racheter quelques-unes.

Pour la mairesse de Montréal Valerie, Plante, Ottawa devrait plutôt interdire ces armes une fois pour toutes.