Protégeons adéquatement nos milieux naturels

Lors de la dernière séance du conseil municipal de Granby, nos élus ont voulu essayer de faire bouger les choses pour le Boisé Quévillon. Même si je suis de tout cœur avec le mouvement pour la préservation de ce magnifique secteur de la ville, je suis contre l’adoption de cette nouvelle «Politique de conservation des milieux naturels». En effet, cette dernière ne permettra pas l’atteinte de l’objectif visé.

Dans un premier temps, ce dossier aurait pu être réglé il y a plus de 20 ans si les gens en place à l’époque avaient eu une vision long terme pour la ville. Je fais appel à la bonne mémoire des citoyens de Granby. L’ancien maire de Granby, M. Michel Duchesneau, a été au pouvoir de 1993 à 2000 lorsque le terrain a été offert à la ville comme Parc par le ministère des Transports du Québec. Par la suite, ce terrain est devenu la propriété de M. Duchesneau. Maintenant développeur, ce dernier a procédé au déboisement illégal dans le même secteur pas plus tard que l’an dernier. Il est donc grand temps que la ville fasse respecter ses règlements et que les valeurs environnementales soient mises de l’avant.

La protection et la conservation des milieux naturels sont un enjeu complexe qui découle de l’inaction des politiques passées. Comme les scientifiques l’ont démontré au cours des dernières années, les milieux naturels sont essentiels à la résilience de notre territoire, ainsi qu’à la qualité de vie de la population. Ainsi, il est urgent d’agir et que la Ville se munisse d’outils efficaces, basés sur l’expertise des professionnels. À mon avis, la proposition de lundi (22 mars) est trop hâtive. La Ville devrait organiser davantage de tables de concertation avec les acteurs et experts du milieu.

La première étape pour élaborer un plan ou une politique de conservation est de caractériser nos milieux naturels présents sur le territoire, afin de protéger les zones sensibles et d’intérêt écologique. Je préfère que la ville protège 30 % du territoire, ce qui est la nouvelle cible internationale pour 2030, aux bons endroits que de protéger 50 %, sans logique ni vision. Or, cette étape cruciale de caractérisation ne sera réalisée qu’après la sortie de la Politique, une grosse erreur de la part de la ville, selon moi. Par ailleurs, le plan d’urbanisation de la ville doit être revu afin de densifier la zone urbaine, tout en tenant compte de la circulation et de l’étalement urbain. Certains exemples me viennent en tête tels que la future tour sur la rue de la Lobelie, une densification des terres Miner où le trafic devient déjà problématique, ou encore le prolongement de George-Cros parallèlement à Irwin, qui comporte des zones humides. Réussir à créer des quartiers accessibles, dynamiques et durables pour ses citoyens, en tenant compte des enjeux environnementaux, devrait être une priorité pour notre ville.

Je suis très déçu que notre élue responsable de l’environnement au conseil de ville, Mme Baudin, adopte cette vision de courte portée sans un plan concret pour la protection des milieux naturels. La caractérisation des milieux devrait être la première étape à réaliser. Sinon, les nouveaux développements vont détruire les zones d’intérêt écologique et il ne restera plus rien à protéger d’ici 15 à 20 ans. C’est un cercle vicieux, dont il faut oser se sortir. Un peu de courage politique s’il vous plaît.

Je crois que la volonté de bien faire était là, mais l’exécution n’est pas au rendez-vous. Les règlements doivent être resserrés. Des plans de conservations et d’urbanisations doivent être révisés. Bref…protégeons les bonnes zones!

 

Patrick McDonald, Granby