Préservation des milieux naturels: le maire Pascal Bonin règle ses comptes avec certains écologistes

MUNICIPAL. Le destin réservé au boisé Quévillon et la nouvelle Politique de préservation des milieux naturels seraient apprêtés à toutes les sauces par certains écologistes, a dénoncé le maire Pascal Bonin, lundi soir. De retour à son siège d’élu, le politicien a profité de la séance pour régler ses comptes avec certains d’entre eux.

Bien que la nouvelle Politique, qui prévoit protéger 50 % des milieux naturels dans six zones de la ville, ait été adoptée, le dossier continue de faire des vagues. En outre, la majorité des échanges entre les élus et les citoyens ont porté sur cet enjeu lors des deux périodes de questions. Plusieurs intervenants ont réitéré, entre autres, le souhait de voir la Ville décréter un moratoire pour éclaircir le débat. À cette requête, le maire Pascal Bonin leur a encore offert une fin de non-recevoir.

«Je suis très déçu de voir, depuis quelques semaines, beaucoup de désinformation dans ce dossier-là. Ça devrait être un dossier environnemental, mais il se transforme en dossier politique. On est dans une année électorale et c’est correct. Par contre, ça ne donne pas le droit aux gens de dire n’importe quoi sur le sujet», a fait savoir le maire.

Membre des Ami.e.s du boisé Quévillon, l’ex-journaliste à la Voix de l’Est, Michel Laliberté, a également profité de la tribune pour interpeller le maire Bonin.

«Il est dommage, M. le maire, que vous cherchiez à nous discréditer en affirmant que nous tombons dans la désinformation. C’est faux. Dès le début de nos interventions, nous avons toujours appuyé nos propos sur des données factuelles. Nous avons par ailleurs tendu la main au conseil pour trouver des solutions pour protéger le boisé Quévillon. Nous avons toujours manifesté de l’ouverture et de la politesse dans nos échanges avec la Ville et ses élu.e.s.», a mentionné M. Laliberté à qui l’on prête des intentions de se présenter en tant que candidat dans le district 3 aux prochaines élections.

Environnement vs développement

Dans son plaidoyer, Pascal Bonin a fait  référence à la crise du logement qui sévit partout en province, dont à Granby pour rappeler l’importance de développer la ville en tenant compte des enjeux environnementaux.

«Depuis le début, on fait allusion à l’environnement, mais moi, je vais vous parler de social. C’est une crise (du logement) qui a lieu et qui n’a pas l’air d’être suivie de la part des environnementalistes», a-t-il déclaré. «À Granby, on a un taux d’inoccupation de 0.2 %, c’est-à-dire qu’il est inexistant (…). La pression mise sur le développement de la ville est extrême et le conseil a choisi courageusement de défendre 50 % des milieux naturels. Et là, on se retrouve comme des grands méchants loups dans les journaux en disant qu’on ne fait pas attention à la nature.»

Ce à quoi M. Laliberté a répondu qu’une consultation de la population légitimerait tout le processus entourant la préservation des milieux naturels.

«Vous avez raison lorsque vous dites que la Ville de Granby manque de logements. Vous avez également raison lorsque vous expliquez qu’il faut regarder tous les paramètres dans ce dossier. C’est ce qu’une consultation publique permettrait de faire. La planification stratégique de la Ville accorde une grande place à la consultation citoyenne. Pourquoi le conseil refuse-t-il d’aller à la rencontre de sa population pour discuter avec elle de la protection de ses milieux naturels?»

«Nous ne sommes pas contre la construction de logis. Nous nous interrogeons toutefois sur l’empressement du conseil d’adopter une politique qui propose un pourcentage de conservation des maigres milieux naturels qui nous restent en ville, et ce, sans même connaître la valeur écologique non seulement du boisé Quévillon, mais bien de tous les milieux naturels concernés», a conclu M. Laliberté.