Bassin versant de la rivière Yamaska: six comités de lacs de la région s’associent

EAU. L’Organisme de bassin versant (OBV) de la Yamaska a annoncé la mise en réseau de six comités de lacs du territoire qu’il dessert. Ainsi, le Parc naturel de la Yamaska, qui s’occupe du réservoir Choinière, Action conservation du bassin versant du lac Bromont, le Comité de sauvegarde du bassin versant du lac Davignon, Renaissance lac Brome, le Comité d’environnement du lac Roxton et Action lac Waterloo mettront en commun leurs expériences et pourront profiter de certains avantages comme de la formation.

«La prémisse de ce projet-là, c’est que les comités de lacs sur le territoire du bassin versant de la Yamaska ont manifesté un sentiment de solitude, ils se sentent isolés et souvent impuissants face aux problématiques de leur lac, relate la gestionnaire de projets à l’OBV, Lou Paris. Souvent, ce sont de petits comités bénévoles, ils n’ont pas beaucoup de financement, manque parfois de ressources humaines ou même de connaissances.»

Mme Paris indique que leur proximité géographique et la similitude entre les biologies de chacun de lacs est un avantage puisqu’ils font sensiblement face aux mêmes enjeux.

«Ils vivent exactement les mêmes problématiques, soutient-elle. On peut nommer l’eutrophisation, les fameuses cyanobactéries qui ferment les plages, les espèces exotiques envahissantes, comme le myriophylle à épis, par exemple.»

Le financement pour le projet prend fin en janvier. L’OBV souhaite être en mesure d’aller chercher du financement suffisant pour poursuivre l’initiative dans les années futures.

«Le but ultime du projet, c’est qu’il soit pérenne au-delà de notre financement, affirme Mme Paris. On aimerait pouvoir trouver des sources de financement et créer une erre d’aller pour qu’elles puissent voler de leurs propres ailes en quelque sorte. L’OBV sera toujours là pour eux, ce qui était déjà le cas.»

« Le lac Boivin n’est pas inclus parce qu’il est très bien encadré par la Ville de Granby, note-t-elle. Il s’insère moins bien dans le cadre des  »pauvres petits comités qui manquent de financement et de ressources humaines ». »

PROJETS

Pour cet été, la mise en réseau des comités permettra plusieurs réalisations sur deux volets, soit un plus humain et l’autre sur le terrain. Premièrement, les comités tiendront ensemble cinq rencontres où ils pourront mettre en commun leurs expériences.

«On a déjà eu une rencontre préprojet et les comités étaient tellement heureux de pouvoir échanger sur les problématiques qu’ils vivent, les solutions qu’ils ont essayées, leurs succès, leurs échecs», relate Lou Paris.

Quatre formations sont également prévues, dont les thématiques demeurent à déterminer.

«On va mettre en place trois outils virtuels pour les comités, ajoute Mme Paris. Le plus simple à comprendre, c’est un groupe Facebook fermé où ils pourront échanger des trucs, des articles, des publications, des ressources. On va les abonner à la North American Lake Management Society, qui est le regroupement d’association de lacs de l’Amérique du Nord. Ça leur donne des rabais, des rabais pour des congrès, l’accès à une revue. On va également les abonner au Portail des connaissances sur l’eau. C’est gratuit, mais on va leur donner une formation pour accéder aux ressources et aux données.»

Une caractérisation sera aussi faite sur trois des lacs participants.

«On veut aussi aider les comités à agir et à acquérir de l’information, a affirmé la gestionnaire de projets à l’OBV. On a laissé le choix aux comités ce qu’ils préféraient. Trois lacs ont préféré obtenir la caractérisation. C’est en cours. On va aller au réservoir Choinière pour caractériser le myriophylle à épis, on va caractériser le phragmite envahissant au lac Waterloo et caractériser les espèces envahissantes au sens large au lac Brome.»

Les trois autres lacs avaient déjà trouvé des sources de financement pour faire une caractérisation. Ils ont plutôt choisi d’utiliser le financement pour faire de la sensibilisation. «Les trois autres lacs, Davignon, Roxton et Bromont, ont préféré avoir du matériel de sensibilisation à diffuser, a indiqué Mme Paris. On va tourner des capsules vidéo, à leur demande. Ils nous ont demandé également des dépliants et des affiches, en fonction de ce qu’ils demandent, sur quelles thématiques, presque toutes en lien avec les espèces envahissantes, on va adapter le matériel en conséquence.»

«Si le lac Davignon fait de la sensibilisation pour les espèces envahissantes, la personne qui part du lac Davignon pour aller au lac Brome va se rappeler qu’elle s’est fait dire de nettoyer son embarcation, a-t-elle donné en exemple. Tout le monde est gagnant quand tout le monde y met du sien, surtout pour les espèces envahissantes parce que ça se propage tellement.»

FINANCEMENT

Le financement du projet provient du Programme de soutien régional aux enjeux de l’eau (PSREE) du ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques.

L’OBV a obtenu environ 65 000 $ pour le projet, 35 000 $ pour le lancement du projet et pour les formations et un autre 30 000 $ pour la caractérisation sur le terrain. «Avec un 30 000 $ par année, je pense que ce serait un bon montant de fond pour que les comités puissent aller de l’avant, mais on fait avec ce qu’on a, s’est avancée Lou Paris. Si chaque municipalité mettait un petit montant, ça pourrait faire une bonne cagnotte!»