Granby plus verte que jamais! Plan de communication ou plan d’action gagnant?

Depuis plusieurs mois, la Ville publicise des nouvelles environnementales et s’affirme plus verte que jamais.  D’autre part, les citoyens qui posent des questions ont souvent de la difficulté à avoir des réponses. Voici quelques exemples de réponses encore attendues.

Suite à l’adoption en vitesse d’une politique dite de protection des milieux naturels en mars 2021, la participation de plusieurs citoyens à la consultation a mené à la publication de l’étude multicritères qui est l’assise de cette politique.  Dans cette étude, il est écrit que la ville bénéficie de services écosystémiques d’une valeur de 177 millions de dollars par année.  Pour savoir comment la ville arrive à un tel montant, on exige de faire une demande en vertu de la loi d’accès  à l’information.  Cela veut dire que le calcul des bénéfices de 177 000 000 $, ce n’est pas une information publique.

Lors du conseil du 5 juillet dernier, j’ai demandé si la ville a le pouvoir de fixer des bandes riveraines pour les milieux humides au-delà des 10 mètres minimum, on m’a répondu qu’il faudrait faire des vérifications. Une réponse est toujours attendue. D’autres municipalités ont fixé à 30 mètres cette bande de protection et même plus. Si la ville avait un tel règlement, le boisé en bordure de la rivière Yamaska  sur la rue Matton aurait été protégé et les milieux humides ne seraient pas morcelés comme dans l’actuel «développement» dans le boisé dit des peintres et de la rue de La Roche.

Lorsque les Ami.e.s du boisé Quévillon ont demandé un moratoire sur tout développement afin d’évaluer les caractéristiques des milieux visés par la Politique de protection, le conseil actuel a choisi d’agir de façon précipitée. Pourtant plusieurs villes ont suspendu tout nouveau quartier pour un temps limité, notamment près de Montréal.

Ce sont les villes qui ont des pouvoirs pour réglementer l’occupation et la protection du territoire urbain.  Ainsi, lorsque le maire a affirmé que c’est ambitieux de protéger 29 % de son territoire, ce que la ville ne dit pas, c’est que la maison est déjà en feu et que la ville agit comme un apprenti-pompier. La loi sur la protection des milieux agricoles empêche le développement dans ce milieu.  Pour Granby, cela représente 25 % des 29 % de ses milieux naturels.  Ce n’est que 4 % de milieux naturels qui sont en milieux urbains, que la ville protège, incluant le Boisé Miner et le Centre d’interprétation, alors qu’il y en avait le double il y a 5 ans. Comment expliquer ce piètre résultat alors  qu’il y a 20 ans, le Canton et la Ville ont formé la Ville de Granby avec beaucoup plus de milieux naturels? Plusieurs citoyens ont été témoins de la destruction ou du morcellement des milieux humides et la ville a trop souvent accepté des compensations plutôt que de conserver 10 % du territoire des développements. Ce que nous pouvons comprendre du plan de protection, c’est qu’en 2015, il y avait environ 1200 hectares de milieux naturels et qu’avec l’adoption de la Politique dite de protection, il ne restera que 600 hectares en milieu urbain. C’est la moitié du peu de milieux naturels qui sont sacrifiés. De plus, la Politique permettra la construction d’autant de logements sur 2 fois moins de terrains, donc 2 fois moins de frais de rues, etc. C’est le volet densification dont la ville parle beaucoup moins.

En cette année de campagne électorale, nous espérons des réponses tant des élu.e.s qui se représentent que ceux et celles qui quittent.  Tous et toutes ont des comptes à rendre à la population qui les ont élu.e.s.  L’environnement, ce n’est pas du caramel comme a déjà répondu notre maire, ni de la garniture, c’est notre Terre et notre pain de tous les jours.

Clément Roy, Granby