Tendre la patte pour épauler ceux et celles qui souffrent en silence

SANTÉ. Une pilule, une thérapie et une visite chez le docteur. Le traitement de la maladie mentale de nos jours va au-delà de ces pratiques communes. Depuis quelques mois, au Centre Providence de Granby, on explore une nouvelle avenue avec une intervenante à quatre pattes qui agit auprès des personnes aux prises avec un trouble d’humeur et d’anxiété. Bienvenue dans l’univers de Depp, un chien d’assistance pas comme les autres.

Une pilule, une thérapie et une visite chez le docteur. Le traitement de la maladie mentale de nos jours va au-delà de ces pratiques communes. Depuis quelques mois, au Centre Providence de Granby, on explore une nouvelle avenue avec une intervenante à quatre pattes qui agit auprès des personnes aux prises avec un trouble d’humeur et d’anxiété. Bienvenue dans l’univers de Depp, un chien d’assistance pas comme les autres.

Entraînée par la Fondation Mira, la femelle Saint-Pierre (Labernois) accompagne l’infirmière Marilou Labrèche Coulombe au quotidien. Rencontres individuelles, tournées à domicile, interventions à l’extérieur du cadre traditionnel. Affectueuse et toujours prête à donner de l’amour, Depp est présente sur le terrain dès qu’on fait appel à ses services.

« Depuis quatre ans, j’ai fait beaucoup de lectures sur les vétérans (militaires) qui avaient des attributions de chiens d’assistance pour des chocs post-traumatiques, de la dépression et de l’anxiété et dans les études, on y voyait de très bons résultats. À notre centre de jour, on suit une clientèle qui a des troubles d’humeur et d’anxiété et je trouvais que d’amener un chien, ça pourrait peut-être canaliser les choses, les gens pourraient la flatter et interagir avec elle autant en groupe qu’en individuel », explique l’infirmière Marilou Labrèche Coulombe.

Motivées et convaincues des bienfaits d’un chien d’assistance, l’infirmière et sa consoeur, Pascale Dumais, chef de service par intérim en santé mentale et dépendance au Centre Providence, se mettent au travail. Leur défi: persuader la Fondation Mira, la Fondation du Centre hospitalier de Granby (CHG) et la direction de leur service d’embarquer dans leur projet. Leurs démarches portent finalement fruit.

« Grâce à nos recherches, on a pu relever des données probantes et trouver les meilleures pratiques qui se font ailleurs pour élaborer notre plan que l’on a soumis à la Fondation et à la direction. Et ç’a été accepté par la suite », raconte simplement Mme Dumais.

Voyant la détermination des deux professionnelles de la santé à recevoir une jeune bête dans leur équipe, la Fondation du CHG allonge les 25 000 $ (frais d’entraînement du chien, nourriture, etc.) nécessaires pour financer le projet.

Impacts positifs

En août 2020, Marilou Labrèche Coulombe voit son rêve se concrétiser. Après une formation de quelques jours, l’infirmière et sa partenaire, Depp, quittent les locaux de la Fondation Mira, à Sainte-Madeleine, pour amorcer leur travail.

Faire le vide, obtenir du réconfort, diminuer la peine, la peur et les stress. Avec Depp dans les parages, les usagers viennent à bout de briser le sentiment de solitude et d’isolement qui les envahit grâce à sa présence aux dires de la chef de service par intérim en santé mentale et dépendance au Centre Providence.

« Les impacts sont positifs tous les jours. Depp vient bonifier l’offre de service à l’hôpital de jour et son rôle, c’est d’être en assistance et en soutien émotionnel avec la clientèle. Depp est vraiment un outil différent du cadre formel », indique Mme Dumais. « J’ai déjà eu des clients qui me disaient: je suis venu aujourd’hui à mon rendez-vous, c’est elle (Depp) qui m’a donné le courage de venir », ajoute-t-elle.

Avec la pandémie, la sympathique bête nommée en l’honneur de l’acteur américain Johnny Depp travaille seulement lors des rencontres individuelles. Dès la levée des restrictions sanitaires, sa maîtresse compte bien faire appel à ses services pour les interventions en groupe.

« Avec Depp, je ne fais pas de la zoothérapie et pour la Fondation Mira, c’est super important. C’est l’intervention assistée par l’animal avec des objectifs précis et encadrés par moi ou le médecin », précise l’infirmière Marilou Labrèche Coulombe.

Et depuis près d’un an, c’est une trentaine de personnes qui ont été accompagnées par Depp lors de leurs visites au Centre Providence. Comme quoi un animal de compagnie peut faire une grande différence dans la vie d’une personne qui souffre en silence.