Des citoyens sonnent l’alarme

ENVIRONNEMENT. La consternation était au rendez-vous dimanche dernier alors qu’une dizaine de résidents se sont rassemblés devant le chantier de construction en activités sur la nouvelle rue Léa-Roback, dans le secteur sud-ouest de la ville. Un nouveau développement résidentiel dans le quartier des Peintres qu’ils jugent destructeur pour les milieux humides qui s’assèchent à vue d’œil depuis le début des travaux. 

Depuis quelques mois, les pelles mécaniques font partie du paysage dans le secteur de la rue de Laroche alors que des travaux d’excavation ont présentement lieu. Bien que ce projet de construction résidentiel ait été annoncé en 2013 par la Ville, les citoyens dénoncent le manque de surveillance et de règlementation pour protéger les milieux naturels. Des tranchées ont été creusées cet été en vue d’assécher, entre autres, un étang situé derrière le parc de la rue de Laroche. Une action dénoncée par le collectif Les Ami.e.s des boisés de Granby qui peine à recevoir des explications des élus municipaux face à cette situation. 

« Granby se dit une ville verte par l’adoption d’une politique de conservation des milieux naturels. En tant que citoyen, je me sens rassuré, mais la réalité est tout autre. L’exercice semble vouloir protéger les milieux humides, mais on semble mieux les identifier pour les faire disparaître », affirme Patrick Parent, un des membres fondateurs des Ami.e.s des boisés de Granby.

Plusieurs citoyens dénoncent d’ailleurs le manque d’ardeur de la Municipalité qui voit quotidiennement les conséquences de cet assèchement à même leur terrain. 

« Je trouve ça aberrant, car aucun citoyen n’a été consulté. Le promoteur est arrivé avec sa machine et a commencé à creuser comme ça. Il faut rappeler que ça va être les citoyens plus bas de la rue qui vont être pris avec l’eau drainée », souligne un des résidents de la rue De Laroche.

Alors que l’étang ne ressemble qu’à un terrain vaste, les propriétés situées plus au sud ont vu l’eau s’accumuler considérablement sur les terrains ce printemps.

Outre cette situation, la faune en est aussi impactée devant ainsi trouver de nouveaux repères pour survivre. Une autre conséquence qui remet en question la portée de la règlementation entourant les milieux humides à Granby.

« On croit que la Ville a besoin d’une règlementation forte et des ressources pour appliquer sa politique afin que l’on arrête de détruire les milieux humides. On assiste à une disparition de ces milieux naturels, car ils sont bafoués par des travaux d’excavation qui empiètent sur ces derniers. Il est temps d’agir », renchérit Patrick Parent.

Selon des données recueillies par la Ville de Granby, celle-ci a perdu 40 % de ses milieux humides dans son périmètre d’urbain en six ans, passant de 510 hectares en 2015 à 310 en 2021.