Annabelle Dufour et le secret de réduire son empreinte écologique

ENVIRONNEMENT. De fil en aiguille, la confection de produits du quotidien et d’hygiène féminine réutilisables est devenue un travail à temps plein pour la couturière Annabelle Dufour. Partant d’un simple concept de sociofinancement, l’entrepreneure derrière l’entreprise granbyenne Terrabella Shop franchira prochainement le cap des 9 000 ventes à travers l’Amérique du Nord. 

Fondé en septembre 2017, l’entreprise d’Annabelle Dufour connaît un grand succès auprès de sa clientèle. Assistante dentaire de formation, elle a travaillé pendant plus de 30 ans dans le domaine de la santé et en milieu carcéral avant de se lancer un nouveau défi personnel. Récemment, elle a participé à une mission humanitaire en Afrique où elle devait amasser des fonds pour la préparation de ce voyage. L’idée de créer des tampons démaquillants réutilisables lui est donc venue  pour sa campagne de sociofinancement. Victime de son succès, elle s’est donc mise à coudre divers produits à temps plein à la suite de son voyage en Afrique.

«Je n’aurais jamais pensé que mes tampons démaquillants fabriqués à partir de la flanelle de pyjamas recyclés m’auraient amené là. Ce changement de carrière s’est fait de façon naturelle grâce au support des gens qui m’encourageaient à me lancer là-dedans», souligne la fondatrice de Terrabella Shop.

Deux pièces de sa maison sont maintenant consacrées à la création de ses produits qui sont vendus en ligne. Épaulée par son mari, elle passe la majorité de son temps à confectionner ses plus grands vendeurs, dont les tampons démaquillants, les papiers de toilette, les papiers essuie-tout et les serviettes hygiéniques lavables et réutilisables. Ces derniers sont fabriqués à la main à partir de bambous, un tissu cinq fois plus absorbant que le coton. Bien que des clientes peuvent être parfois septiques face à ce nouveau produit, la couturière tente de démystifier les idées préconçues entourant la serviette hygiénique réutilisable.

«Ce qui est génial avec ce produit, c’est que c’est mince, mais performant. De plus, c’est antibactérien, respirant et imperméable, ce qui veut dire que ça ne crée pas d’odeurs comparativement aux serviettes munies de plastique. Avec les serviettes traditionnelles, on a beaucoup plus de chance de développer des bactéries et infections à levure», précise-t-elle.

Un pas de plus pour l’environnement

Soucieuse de l’environnement dès son plus jeune âge, Annabelle Dufour met en action ses convictions écologiques à travers ce projet. Elle salue d’ailleurs la décision de la Ville de Granby d’accorder un programme de subventions pour les produits d’hygiène féminine réutilisables prévu dans le Plan Environnement 2020-2023. Les femmes peuvent désormais bénéficier d’une subvention de 100$ sur une période de deux ans lors d’achat de produits d’hygiène féminine réutilisables et de couches lavables pour adultes.

«Ça fait longtemps que l’on attendait cette décision. Ça va aider les femmes à poser des gestes sur le plan de l’environnement tout en étant un plus pour leur hygiène», affirme l’entrepreneure.

Principalement pour des raisons financières, certaines femmes optent pour les produits jetables souvent moins chers que ceux réutilisables. Une réflexion qui n’est plus légitime, selon Annabelle Dufour. «À court terme, ça peut sembler plus cher d’acheter des produits réutilisables, mais à long terme ce n’est pas long que l’on rentabilise nos achats. Je le vois comme un investissement, car une serviette hygiénique connaît une longue durée de vie. Si on en prend soin, la serviette peut être utilisée pendant plus de dix ans», mentionne la couturière.