Autodrome Granby : les citoyens en mode solutions

MUNICIPAL. Avec à l’appui un document de 31 pages comprenant une vingtaine de propositions, le Comité de citoyens pour une meilleure cohabitation avec l’Autodrome de Granby demande à la Ville de rapidement prendre action pour que soient enfin amenuisés les problèmes de nuisance sonore vécus à proximité du site.

Sur recommandation de leur conseiller municipal Alain Lacasse, les membres du regroupement ont déposé, vendredi dernier, leurs suggestions. Elles visent à trouver des compromis entre les revendications des résidents du quartier et les activités de course ayant cours près de chez eux en saison estivale.

Parmi les idées avancées afin d’aiguiller les élus dans leur prise de décision, on parle notamment de l’érection d’un mur antibruit, d’un changement de la case horaire des courses du vendredi soir au jeudi soir ainsi que d’une demande d’étude indépendante jaugeant l’impact économique du site sur le territoire. Notons que l’expropriation ou le déménagement des installations ne font pas partie de la liste.

Le tout vise à améliorer la qualité de vie des gens du quartier. «L’intensité du bruit à l’extérieur est telle qu’il faut s’enfermer dans nos maisons et même quand on ferme nos fenêtres et nos portes, on l’entend encore», précise le président du regroupement, Pierre-Olivier Labart.

Celui-ci s’attend désormais à des améliorations concrètes. «On veut vraiment qu’à partir de maintenant, toute cette démarche-là aboutisse à quelque chose, précise M. Labart. C’est une démarche citoyenne qui est très sérieuse et qui est basée sur des faits et non sur des perceptions».

La balle est désormais dans le camp de la municipalité. «Les citoyens ont fait leurs devoirs, maintenant, c’est (aux élus) de faire les leurs», résume-t-il. Notons que les propriétaires de l’autodrome ont également obtenu copie des recommandations. Bien que l’entreprise fasse preuve d’ouverture, selon  M. Labart, les citoyens touchés par la problématique n’ont jusqu’ici pas constaté d’améliorations concrètes.

Ce dernier ajoute d’ailleurs qu’il est impératif de trouver des solutions avant que d’éventuels projets soient déposés à la Ville, l’autodrome ayant déjà signifié ses intentions de diversifier ses activités. Une consultation publique informelle a en ce sens eu lieu en janvier 2017. Diverses possibilités avaient alors été soulevées, par exemple la mise sur pied d’une piste dédiée à des autos téléguidées, la présentation de spectacles, la tenue de courses dites ultimes ou l’installation d’une patinoire.

M. Labart espère également que le processus mis de l’avant contribuera à un changement de discours. «Ça revient toujours à la même maudite cassette. Le discours, c’est qu’on aurait dû savoir qu’il y avait un autodrome à côté de chez nous avant d’acheter notre maison.  Mais l’autodrome aussi devait savoir qu’il y avait des résidents à côté […]», ajoute-t-il.

Notons qu’une pétition de quelque 200 signatures récoltées dans le développement Forand, plus précisément dans le quadrilatère formé des rues Ferland, Jeannine, Cowie et Bousquet, a aussi été présentée à la Ville en même temps que les recommandations. Pour M. Labart, il s’agit d’une preuve tangible de l’importance du problème: «On entendait souvent les gens dire que c’est juste une poignée de personnes que ça dérange alors que ce n’est pas du tout vrai».

En quête d’une «bonne communion»

Le conseiller municipal du district cinq, Alain Lacasse, admet que toutes les propositions amenées par le comité ne pourront vraisemblablement pas être mises en œuvre en totalité. Il souhaite néanmoins qu’une «bonne communion» prévale entre les citoyens touchés par la problématique et  Autodrome Granby. «C’est certain que demain matin, on ne peut pas fermer l’autodrome […], ça ne passera jamais. Il faut vivre avec, être innovateur et trouver des idées et solutions pour qu’on soit harmonieux, tout le monde ensemble», a-t-il fait savoir.

L’élu assure que la Ville se penchera sur la question. Les élus ont d’ailleurs eu la chance de discuter du sujet de façon informelle lors de l’un séance extraordinaire du 26 mars.