Automobiliste mort calciné sur le 11e rang: l’alcool en cause

CORONER. Le haut taux d’alcoolémie a joué un rôle dans l’accident qui a coûté la vie à Benoit Laberge, sur le 11e rang à Granby, indique le coroner Jacques Ramsay dans son rapport rendu public vendredi. Le Granbyen a péri dans l’incendie de son véhicule, le 24 novembre dernier, après qu’il ait effectué une violente sortie de route.

Selon l’enquête effectuée, Benoit Laberge, 28 ans, avait pris part, la veille de son décès, à une fête plutôt arrosée où sa démarche a été qualifiée d’ébrieuse.

Ses hôtes l’ont gardé à dormir, mais Laberge s’est levé tôt étant attendu à son travail. Il est donc passé à son logement avant de prendre la route vers Saint-Hyacinthe en empruntant vraisemblablement la rue Principale à Granby et le 11e rang, en direction ouest.

C’est sur ce tronçon routier qu’il a perdu la maîtrise de son bolide. «Il y a des traces qui mènent jusqu’au fossé de l’autre côté de la route. Une fois dans le fossé, le véhicule va s’immobiliser contre une calvette en béton», rapporte le coroner Ramsay. Sous la force de l’impact, les portières du véhicule s’entrouvrent et Laberge, qui ne portait pas sa ceinture de sécurité, est partiellement éjecté de la voiture. «L’engin d’abord, puis tout l’habitacle prend feu. Bientôt, une colonne de flammes s’élève au-dessus du véhicule», poursuit Jacques Ramsay.

La suite est connue. Un témoin communique avec les services d’urgence. En arrivant sur les lieux, les pompiers n’ont pu que relever la présence du conducteur. Le décès est constaté par les policiers une fois l’extinction terminée. La plaque d’immatriculation et les numéros de série du véhicule ont fondu dans l’incendie et l’état du corps, carbonisé à 95% selon le coroner, ne permettait pas d’identifier Benoit Laberge. Plus de deux semaines se sont écoulées avant que le Bureau du coroner ne confirme l’identité de la victime qui a pu être identifiée grâce à ses fiches dentaires.

Alcool en cause

Si au départ les autorités envisageaient de multiples hypothèses, dont la présence d’un chevreuil sur la route ou une distraction, pour expliquer la sortie de route, force est d’admettre que l’alcool au volant semble être la cause la plus plausible, indique le coroner Ramsay.

Selon les analyses toxicologiques, le niveau d’alcool dans le sang cardiaque de la victime était de 210 milligrammes d’alcool, soit près de trois fois la limite légale fixée à 80 milligrammes. «Le toxicologue a confirmé que le niveau d’alcool n’est pas altéré par les brûlures», lit-on dans le rapport. «La toxicologie nous oriente vers une cause plus classique. À 210 mg, le risque d’accident est entre 80 et 100 fois plus grand qu’avec un conducteur à jeun», poursuit le coroner.

De plus, d’après d’autres analyses effectuées (carboxyhémoglobinémie), le légiste en vient à la conclusion que Benoit Laberge est décédé des «blessures provoquées par la collision plutôt que des brûlures qui surviennent subséquemment. La sortie de route est le résultat de la conduite en état d’ébriété du conducteur», conclut-il.