Autre cas de maltraitance à Granby: le CIUSSS de l’Estrie refuse de répondre aux questions sur la DPJ

SANTÉ.  Par une triste coïncidence, c’est au moment où l’on apprenait un autre cas de maltraitance d’enfants à Granby où la DPJ s’est fait pointer du doigt pour son inaction que le CIUSSS de l’Estrie – CHUS a présenté son Rapport annuel de gestion 2019-2020. Bien que l’on y mentionne «les services de protection de l’enfance, une priorité absolue», Marie-France Thibeault, chef de service relations publiques et partenariats au Service des communications n’a pas cru bon acheminer les questions du GranbyExpress au président-directeur général, Stéphane Tremblay.

«En lien avec la fillette de Granby et le cas révélé aujourd’hui (26 novembre), est-ce que des sanctions ont été imposées à des employés sous la responsabilité du CIUSSS de l’Estrie? Si oui, lesquelles? Si non, pourquoi?» Bien que l’on ait sollicité ses questions tant par courriel que lors du Facebook Live du 26 novembre dernier, l’organisation n’a pas répondu à nos demandes.

«La séance d’information annuelle du conseil d’administration de ce soir n’est pas un point de presse. Nous pouvons parler des services jeunesse en général ou du plan d’action à venir, mais nous ne commenterons pas une situation particulière. Merci», a fait savoir Marie-France Thibeault, chef de service relations publiques et partenariats au Service des communications du CIUSSS de l’Estrie.

Rappelons que le 13 novembre dernier, une mère de famille de Granby a été condamnée à une incarcération de huit ans pour des sévices effroyables qu’elle a fait subir à son fils de 17 ans. «À l’instar de deux pédiatres qui ont pris soin de X, le Tribunal considère que le présent dossier demeure un des pires cas de maltraitance à lui avoir été soumis», indique le juge de la Cour du Québec Conrad Chapdelaine dans son jugement.

«S’acharner de cette façon sur un enfant blessé, défiguré, sans défense, devant se déplacer à quatre pattes pour se mouvoir ou s’occuper de ses deux jeunes frères, isolé socialement, sans aucun filet de protection, comme l’école par exemple, dépendant à tous points de vue de son seul parent, l’accusée, constitue un comportement d’une cruauté extrême», ajoute-t-il.

Dans son jugement, Conrad Chapdelaine a également dénoncé la DPJ de l’Estrie. En effet, une dizaine de signalements concernant cette famille n’ont pas mené au retrait de l’enfant qui avait de nombreuses plaies, des os brisés et une maigreur effroyable qui s’apparentait aux victimes des camps de concentration selon Francis Livernoche, un des pédiatres qui l’a traité, a rapporté le journal La Presse.

C’est l’appel aux policiers d’un huissier, Louis Martin, qui a découvert son état lamentable le 14 février 2019 lors de l’exécution d’une ordonnance d’éviction de la Régie du logement qui a mené à l’arrestation de la mère.

Cet autre cas de maltraitance à Granby a trouvé écho en ouverture de la conférence de presse du premier ministre du Québec du 26 novembre. François Legault a qualifié la situation de «terrible» et «gênante».