Cadavre au cimetière: un corps embaumé?

ENQUÊTE. Le cadavre découvert, mardi midi, au cimetière Mgr Pelletier à Granby, serait un corps embaumé, selon ce qu’a appris GranbyExpress.com.

Selon nos informations, la dépouille aurait passé entre les mains d’un thanatologue, ce spécialiste de l’embaumement. Une donnée qui figure parmi les hypothèses du Bureau du coroner. L’organisme refuse toutefois de confirmer cette information. «C’est sûr qu’à partir du moment où l’on trouve un cadavre dans un cimetière, on ne peut pas écarter cette possibilité. Est-ce quelqu’un qui avait été inhumé à cet endroit et qui a été exhumé accidentellement? Ou est-ce quelqu’un qui est décédé en dehors du cimetière et qui s’est retrouvé là pour une raison ou une autre? Ce sont toutes des possibilités qui sont étudiées à l’heure actuelle», indique Geneviève Guilbault, responsable des communications et des relations avec les médias au Bureau du coroner, en précisant qu’il s’agit «d’un cas hors de l’ordinaire».

Au cimetière Mgr Pelletier, on ne confirme ni infirme la thèse de l’embaumement. «Ça fait partie des informations qu’il faut que je sois sûr d’avoir correctement (avant d’en parler)», mentionne Claire Langan, présidente du conseil de la fabrique de la paroisse Notre-Dame, qui gère le cimetière. Celle qui officie à titre de porte-parole de l’organisation indique que des vérifications sont actuellement faites. Une conférence de presse sera d’ailleurs tenue vendredi afin de faire le point, assure Mme Langan.

Une information qui n’est pas non plus validée par la Sûreté du Québec. La porte-parole du district de l’Estrie, Aurélie Guindon, rappelle que «l’enquête n’est pas terminée. Les enquêteurs font toujours des démarches pour tenter de comprendre pourquoi un corps a été trouvé à cet endroit.»

Investigation du coroner

La porte-parole du Bureau du coroner ajoute que la découverte de ce cadavre a été signalée à un coroner, au Dr Louis Normandin, puisque ce dossier remplissait deux conditions de signalement, soit des circonstances d’apparence obscure et une identité inconnue. Elle ne peut toutefois pas préciser, pour le moment, si une investigation complète sera menée par le médecin légiste. «C’est sûr qu’à partir du moment où on va avoir l’identité, ça va peut-être nous aiguiller. Est-ce que c’est quelqu’un qui était déjà décédé? Est-ce que c’est quelqu’un à propos de qui il y a déjà eu un rapport du coroner? Ça va nous aider à déterminer si oui ou non on fait une investigation jusqu’au bout.»

Une autopsie a été réalisée, jeudi matin au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale à Montréal. Le corps n’est toutefois pas encore identifié. «L’ADN et l’odontologie pourraient permettre de l’identifier, mais je ne connais pas les délais», précise Geneviève Guilbault. Ainsi, il est impossible pour l’instant de savoir s’il s’agit d’un homme ou d’une femme, ni même de connaître son âge.

Non criminel

L’examen de la dépouille a cependant permis aux autorités d’écarter le geste criminel pour expliquer la mort de l’individu. «Il n’y aurait aussi rien de criminel dans le fait d’avoir découvert le corps à cet endroit», note la sergente Aurélie Guindon. Malgré ce dénouement majeur dans cette histoire, la Sûreté du Québec poursuit son enquête, et ce, même si l’investigation ne tend pas vers l’acte criminel. «Il n’y aura pas de gros déploiement. Quelques enquêteurs pourraient se rendre sur place pour compléter l’enquête», note la sergente Guindon.

Rappelons qu’en début d’après-midi mardi, un employé du cimetière sis à l’angle des rues Bourget et Dufferin, a découvert le cadavre dans un amoncellement de terre situé au fond du cimetière. Une vaste scène de crime a été érigée. Le corps, en état de putréfaction avancée, était partiellement enseveli et était incomplet.

Tôt mercredi matin, un maître-chien de la Sûreté du Québec s’est rendu sur les lieux afin de procéder à l’inspection du boisé qui borde l’endroit où le corps a été retrouvé. Une équipe de techniciens du Service d’identité judiciaire de la SQ s’est également présentée sur place. Ceux-ci ont dû procéder au tamisage d’une importante butte de terre afin de tenter de retracer les membres humains manquants.