Campagne de recrutement massive chez IBM à Bromont

Par Ugo Giguère

EMPLOI. Réseaux sociaux, portes ouvertes, Publi-Sac, publicités à la radio… IBM prend les grands moyens pour recruter de nouveaux «préposés à la fabrication».

La directrice des ressources humaines de l’usine de Bromont, Jacynthe Larochelle, justifie cette opération à grande échelle par le désir d’innover et la recette semble profitable. Au moment de l’entrevue, jeudi dernier, déjà une quarantaine de postes avaient été comblés. Une vingtaine d’autres nouveaux employés restaient encore à être embauchés.

«On cherche environ 60 personnes au total. On est très satisfait de la réaction sur les médias sociaux et le Publi-Sac semble avoir été un bon moyen de rejoindre les gens pour nous», mentionne Mme Larochelle.

En raison de la situation de plein emploi dans la région, les entreprises se font concurrence pour les candidats disponibles. «C’est pour ça qu’on a fait des portes ouvertes. On voulait que les gens viennent voir ce que c’est de travailler chez IBM», explique-t-elle.

Selon l’offre d’emploi publiée en ligne, le salaire horaire de base est de 15,50 $, plus des primes selon les quarts de travail. L’entreprise n’exige des candidats que de détenir un diplôme d’études secondaires ou une formation professionnelle ou d’avoir travaillé trois ans en milieu manufacturier.

D’après le directeur général de la Société de développement économique de Bromont (SODEB), Charles Lambert, la combinaison de plusieurs facteurs expliquerait ce soudain besoin de main-d’œuvre en grand nombre.

En janvier dernier, le gouvernement du Québec a annoncé une aide financière pouvant atteindre 2,8 millions $ sous forme de rabais sur le tarif d’électricité. Selon l’entente, IBM prévoit réaliser une dizaine de projets à l’usine de Bromont pour une valeur totale prévue de 11,9 millions $ d’ici 2020.

IBM doit notamment mettre à niveau son infrastructure informatique; installer une nouvelle chaîne de fabrication de sondes; améliorer l’automatisation de son usine; accroître la production de sa division IBM Systems.

De plus, IBM fait partie des cinq partenaires privés impliqués dans le projet de déploiement de la technologie sans fil de cinquième génération (5G) entre le Québec et l’Ontario. Ces entreprises se sont engagées à investir un total de près de 200 millions $ dans l’infrastructure.

Le troisième facteur favorable à l’équipe de Bromont, selon Charles Lambert, c’est le nouveau créneau développé par ses puces électroniques qui intègrent des ports optiques pour rendre les systèmes plus rapides et moins énergivores.

La directrice des ressources humaines d’IBM Bromont soutient que le 5G va indirectement avoir un impact sur la production, mais que c’est d’abord la variabilité des produits qui force le besoin de candidatures.

«Les volumes de production changent et la charge de travail augmente. On développe de nouveaux produits aussi et la demande des clients varie dans le temps, c’est pour ça qu’on revoit nos ressources actuellement», indique Jacynthe  Larochelle.

Revirement

Au cours des dernières années, la tendance était plutôt à la décroissance chez le géant du boulevard de l’Aéroport. «Ils étaient très forts dans les composantes de consoles de jeux vidéo, mais c’est un marché qui a décliné», observe Charles Lambert qui félicite la direction pour avoir réussi à développer de nouveaux marchés.

Jacynthe Larochelle confirme que l’usine n’avait pas fait d’embauches dans les dernières années et qu’il était devenu nécessaire de «refaire une banque» de candidats.