Construction d’une tour d’habitation sur la rue de Lobélie: la Ville de Granby donne son accord au promoteur

MUNICIPAL.  Le projet d’une tour d’habitation de 86 unités sur la rue de la Lobélie, non loin du lac Boivin, se concrétisera. Lundi soir, après avoir accordé deux dérogations mineures et un certificat (remblai/déblai) au promoteur, les élus granbyens lui ont alloué l’autorisation de construction. Un consentement qui a soulevé des questionnements au tour de la table du conseil.

Présenté en 2013 par un promoteur ukrainien, le projet, qui prévoyait initialement la construction de trois immeubles dans ce secteur de la rue de Lobélie,  était resté lettre morte après avoir suscité une certaine grogne. Voilà qu’un autre investisseur, le Bromontois François Brunelle, a relancé ces derniers mois le dossier comme le publiait le GranbyExpress dans son édition du 7 octobre dernier avec l’édification d’un immeuble de huit étages.

Réunis en assemblée, les élus se sont montrés majoritairement favorables aux requêtes du promoteur. Seuls les conseillers Jean-Luc Nappert, Catherine Baudin et Julie Bourdon ont voté contre les quatre résolutions.

«Quand je vois une tour de huit étages qui se retrouve-là, ça ne cadre pas, à mon avis, avec le paysage qu’on veut se donner. Pour moi, huit étages, ça va, mais ailleurs. Je m’y objecte et je tiens le à dire. Ça n’a pas de sens que ça soit-là», a déclaré le conseiller Jean-Luc Nappert appelé à approfondir sa position.

La présence du lac Boivin et de milieux humides à quelques pas du site immobilier à développer aurait dû inciter la Ville à reconsidérer le projet, selon M. Nappert.

Or, la Ville avait déjà autorisé la construction de bâtiments de huit étages dans cette zone en 2013 comme l’a souligné le conseiller Stéphane Giard.

«Je comprends bien le point de M. Nappert et une grande partie du conseil le partage. Ceci dit, le débat n’est pas sur les huit étages. Malheureusement, ç’a déjà été accordé. On ne peut revenir en arrière sur ce fait-là.» «Présentement, c’était plus sur le stationnement et d’autres aspects d’aménagement sur lesquels on devait voter. Le conseil actuel, si on avait à refaire ce vote de 2013, peut-être que le vote serait pareil ou différent, mais on vit avec les décisions qui ont été prises et on doit les honorer.»

Assis à la table du conseil en 2013 comme conseiller, le maire Pascal Bonin s’était placé du côté des opposants au moment du dépôt du projet de trois tours sur la rue de Lobélie. Sept ans plus tard, bien qu’il se résigne à vivre avec la décision d’antan, l’élu croit que ce développement immobilier ne passerait pas le test aujourd’hui.

«Si on prend la résolution de 2013, c’est un projet qui probablement ne passerait pas à travers le conseil. La résolution, elle est là et valide. Ça ne change rien au fait que le promoteur a le droit à huit étages. Je pense qu’il y a une partie du conseil qui voulait démontrer que ce n’est pas un projet qui plaît (…). Mais à l’heure actuelle, les demandes faites ne sont pas pour des changements de zonage, mais bien pour des dérogations mineures.»