En ondes par temps de crise

MÉDIAS. Plus que jamais le public s’abreuve en informations et se divertit en se branchant aux médias locaux durant cette période d’incertitude causée par l’ennemi invisible. À la radio M105, outre quelques ajustements pour se conformer aux mesures sanitaires, la vie en ondes se poursuit.

Habitués à travailler en duo de 6h à 9h, du lundi au vendredi, les animateurs Marie-Ève Dupré et Jean Moreau font «studio à part» depuis quelques jours. La distension sociale oblige. Alors que son comparse voit au bon fonctionnement de la console en studio, Marie-Ève Dupré, micro à la main, anime dans le confort de sa résidence.

«C’est une première expérience de faire de la radio directement de chez-moi. Dans l’ensemble, c’est somme toute réussi. On réussit à faire un super bon show», confie l’animatrice.

Pour Jean Moreau, l’animation hors studio n’a rien de nouveau. «Au niveau technique, c’est quelque chose que l’on vit à quelques reprises dans l’année parce qu’ils nous arrivent de faire une émission en direct ailleurs qu’en studio comme le déjeuner du directeur de la Police de Bromont. Marie-Ève va là-bas et je suis en studio.» «Mais actuellement, c’est une situation particulière dans un contexte de santé publique. C’est la première fois que je vis ça. En 27 ans de radio, je n’ai jamais rien vu de tel.»

Grâce aux technologies d’aujourd’hui et à Facetime, le tandem livre son émission matinale à son auditoire.

«On redécouvre encore l’importance de la radio locale. J’ai beaucoup de messages, et mes collègues te diraient la même chose, de gens qui nous disent merci d’être là, merci de nous faire sourire et de nous offrir des sujets légers.» «Quand on est capable de dire: Aye, il fait beau dehors ou telle chanson tourne pour telle personne dans telle entreprise, on réalise à quel point la radio est une source de réconfort», raconte Marie-Ève Dupré.

Prêt à tout

Dans l’hypothèse où d’autres tuiles tomberaient sur la tête de la population, Jean Moreau se prépare à toutes éventualités. «Comme responsable de la technique, je suis en plein plan de contingence. J’évalue quel serait le pire scénario et comment on peut y pallier. Qu’est-ce qu’on peut prendre comme mesures pour être plusieurs à faire de la radio à distance? Et en plus des contraintes de confinement, j’ai la tête qui bouillonne de toutes sortes d’idées et de plans de continuation», affirme Jean Moreau.

Quoi qu’il arrive, Jean Moreau, Marie-Ève Dupré et leurs collègues vont être derrière le micro. «La radio locale remporte beaucoup de succès parce qu’elle est pertinente. La radio, c’est un média de l’instantanéité», fait remarquer M. Moreau.

Et la radio, c’est une affaire d’équipe d’autant plus qu’en temps de crise; la participation des acteurs de l’actualité s’avère vitale pour une communauté.

«La première chose que l’on a faite, la semaine dernière, c’est de se mettre en lien rapidement avec les maires, les mairesses, les chambres de commerce pour être en mesure de les rejoindre très tôt le matin au lieu de passer par les canaux habituels. Et les gens sont hypercollaborateurs», mentionne Marie-Ève Dupré.