Les vétérans prêts à aider la communauté

SOLIDARITÉ. Alors que les Forces armées canadiennes (FAC) surveillent la situation de près au cas où elles auraient besoin d’intervenir à plus grande échelle en raison de la pandémie, des vétérans de la région souhaitent venir en aide, personnellement, à la communauté en s’impliquant bénévolement dans différents organismes qui auront besoin de bras supplémentaires.

Même s’ils ne sont plus directement sur le terrain pour servir leur pays, les membres du regroupement régional des Vétérans UN-NATO Canada ont encore ce sentiment d’entraide en dedans d’eux.

«Chacun des vétérans a probablement vécu quelque chose de semblable, mais pas nécessairement en tant que pandémie parce que dans notre temps de service, ce n’est pas arrivé, a commenté le président régional de Granby, Daniel Rodrigue, qui cumule 38 ans de service au sein des Forces. Par contre, on a eu beaucoup de demandes d’aide à la population civile. On a servi dans toutes ces occasions-là. C’est dans nous autres et c’est un ordre qu’on reçoit de participer à ça, mais il faut se préparer aussi.»

Ainsi, dans le but de venir à nouveau en aide à la population, des vétérans de la région pourraient s’impliquer volontairement auprès d’organismes vivants difficilement la crise. C’est du moins le souhait du président, Daniel Rodrigue, qui a déjà envoyé sa candidature au responsable des services aux bénévoles du Centre d’action bénévole de Granby.

«J’ai fait une demande au niveau des Vétérans UN-Nato Canada pour voir si on aurait la possibilité de le faire, a expliqué le principal intéressé, en entrevue téléphonique. La seule restriction qu’on a est qu’on ne peut pas utiliser le regroupement comme un organisme à aider d’autre monde. Si on veut faire du bénévolat quelque part, on doit le faire individuellement.»

Daniel Rodrigue n’a donc pas perdu de temps à partager l’information aux autres membres du regroupement pour que ceux qui le désirent mettent aussi l’épaule à la roue si des organisations viennent qu’à demander du support.

Briser l’isolement à distance

Comme tous les autres regroupements, les vétérans ne peuvent plus se rassembler en raison des mesures gouvernementales prises dernièrement. Ainsi, toutes leurs activités de socialisation hebdomadaires ou bimensuelles ont été annulées pour l’instant jusqu’à ce que la situation change.

En attendant d’avoir l’autorisation pour se revoir, les vétérans de la région communiquent beaucoup via les réseaux sociaux, et ce, depuis longtemps, pour garder le contact et ainsi éviter de tomber dans l’isolement.

«On communique beaucoup avec ce moyen-là à savoir si le monde a besoin d’aide, a raconté M. Rodrigue. Dans notre région, on a la chance d’avoir un prêtre [Michel Martin] qui, régulièrement, va déposer une petite vidéo là-dessus et il fait aussi des appels à gauche et à droite. De mon côté, comme président, je fais la même chose. Je vais envoyer beaucoup d’information sur l’aide que le gouvernement donne à tout le monde ou directement aux vétérans.»

Pour le regroupement, ce moyen de communication est nécessaire pour «être capable de passer au travers». «C’est quelque chose que l’on compte beaucoup dessus pour garder un contact ensemble, a insisté M. Rodrigue. On essaie autant que possible de ne rien faire à but personnel seulement. C’est d’être en contact avec notre monde.»

La sécurité et non la peur

Récemment, des troupes des Forces armées canadiennes, appelées Rangers, ont été appelées en renfort dans le nord de la province pour contrôler la propagation de la COVID-19.

Selon Daniel Rodrigue, d’autres unités sont déjà en mode préparation si elles doivent être déployées ailleurs au pays.

«Ça, c’est mon opinion personnelle, a précisé le président. Mes 38 ans d’expérience dans les Forces me disent qu’il y a beaucoup de monde qui est en train de travailler maintenant à essayer d’organiser leur personnel pour qu’il soit en sécurité puis ensuite capable d’être déployé au besoin.»

La présence de militaire sur le terrain en temps de crise n’est pas pour faire peur, mais bien pour amener un sentiment de sécurité dans la communauté.

«Effectivement, en général, c’est ça, a confié le vétéran. Régulièrement, lorsque [les Forces armées canadiennes] font de l’aide au pouvoir public ou civil, c’est fait sans arme. Oui, on voit un uniforme, mais on essaie autant que possible de montrer cet uniforme-là sans danger ou sans peur. S’il y a des armes, il va y en avoir de disponible pas loin, mais autant que possible [les Forces] essaient que ce soit fait sans arme. L’arme n’est pas nécessaire tout le temps, surtout dans des cas comme ça.»

Durant cette période difficile, M. Rodrigue rappelle que les vétérans sont là pour aider la population et ils espèrent que nombreux répondront à l’appel.

«Il y a beaucoup de monde qui a besoin d’aide maintenant. On est là nous aussi pour les aider. Présentement, c’est de s’assurer que tout le monde, autant les vétérans que la population civile, se protège et garde ses distances.»