Défait à Granby, Yves Bélanger abandonne ses aspirations politiques

ÉLECTIONS. Il n’y aura pas de deuxième chance pour Yves Bélanger, battu par le maire sortant de Granby, Pascal Bonin, dimanche soir. Le candidat annonce déjà ne pas avoir l’intention de briguer le scrutin de 2021.

Serein dans la défaite mais visiblement encore déçu des résultats, M. Bélanger explique que «2017 était sa fenêtre». À 56 ans, il estime que toutes les conditions étaient réunies cette fois-ci, une occasion qui ne se représentera pas. «Ce que j’avais à dire et à offrir, c’est fait. Ce que je referais dans quatre ans serait similaire et dans quatre ans, je vais déjà avoir 60 ans. Rendu-là, je vais probablement me retrouver à planifier autre chose qu’une campagne électorale», ajoute-t-il, disant avoir le sentiment du devoir accompli.

Yves Bélanger rentrera au boulot lundi prochain après deux mois d’absence, dont quatre semaines ont été prises à ses frais. Qu’à cela ne tienne. Le directeur général du Centre de prévention du suicide de la Haute-Yamaska et commissaire adjoint aux plaintes à l’hôpital de Granby ne regrette en rien son incursion en politique municipale, ni les efforts qu’il a déployés au cours de la dernière année pour tenter de succéder à M. Bonin.

Si c’était à refaire, toutefois, il jouerait certainement certaines cartes différemment, avoue-t-il. Il chercherait entre autres à axer davantage sur la vulgarisation et à être plus concret. «Le plus grand reproche que l’on m’a fait pendant la campagne, c’est que j’étais un peu trop intello. Ça m’a peut-être fait passer à côté d’une certaine part de la population que je n’ai pas réussi à bien rejoindre», analyse-t-il, à l’heure du bilan. M. Bélanger admet également qu’un nombre significatif des personnes habiles à voter étaient nécessairement satisfaites du premier mandat signé Pascal Bonin et respecte entièrement le verdict de dimanche dernier.

À côté de la cible

Ayant placé la participation et la consultation citoyennes au cœur de son programme, le candidat estime, à la lumière des résultats du 5 novembre, avoir en quelque sorte raté sa cible. Seulement 39 % des électeurs se sont déplacés pour élire leur nouveau maire. «J’ai offert de la place dans le processus démocratique municipal […] par toutes sortes de moyens. Le constat, c’est que ce n’est pas ce que les gens veulent». C’est d’ailleurs l’élément qui l’a le plus déstabilisé, admet le candidat.

M. Bélanger croit toutefois avoir rejoint une partie des Granbyens s’intéressant à la démocratie municipale et voulant concrètement  s’y impliquer. Celui-ci continue de croire que faire de la politique différemment demeure possible. À preuve, Valérie Plante a délogé Denis Coderre à Montréal, une victoire qu’il qualifie d’inspirante.

Préparé à la défaite

Espérant encore un revirement quelques jours avant le vote, celui-ci dit avoir senti une vague d’appui dimanche matin lors de sa tournée des différents pôles de vote. Il en a été tout autrement en après-midi, alors que l’écho sur le terrain lui a fait pressentir un revers.

«J’ai réalisé que les supporters de M. Bonin étaient au rendez-vous. Quand je suis arrivé à la maison, j’ai dit à ma famille qu’on avait fait une bonne campagne, [..] que j’étais fier de la façon dont elle avait été menée, mais qu’on devait se préparer à une défaite».

M. Bélanger rappelle toutefois que ses estimés étaient plutôt justes. Lors de sa dernière rencontre avec la presse locale le lundi précédant le scrutin, il avait évalué que quatre électeurs sur dix l’appuyaient. Il a finalement récolté 36 % des voix contre près de 62 % pour Pascal Bonin.