Des citoyens manifestent pour des zones scolaires plus sécuritaires

MANIFESTATION. Des Granbyens se sont réunis devant l’école Sainte-Famille ce matin pour sensibiliser les conducteurs à respecter les limites de vitesse en vigueur dans les zones scolaires. Cette action s’inscrit dans le cadre de Journée internationale de l’éducation et survient quelque temps après le décès de la petite Mariia Legenkivska happée mortellement par un véhicule à Montréal, le mois dernier, alors qu’elle se rendait à l’école.

Si les organisateurs ont choisi l’école Sainte-Famille, c’est parce que l’intersection à proximité de cette école (rue Dufferin — avenue du Parc) est réputée pour sa dangerosité. Les enseignants l’utilisant souvent, soit pour se rendre au travail ou pour sortir avec des groupes d’étudiants au parc Victoria juste en face, ont rapidement noté les conducteurs qui traversent hâtivement la zone scolaire de 30 km. « La limite de vitesse n’est pas respectée. Les enseignants en éducation physique traversent souvent ici et ça devient très vite un irritant, 17 secondes pour traverser avec un groupe, c’est impossible. Mais ce sont surtout les automobilistes; comme peuple, on doit devenir plus discipliné », a souligné Chantal Beauchemin, enseignante à l’école Sainte-Famille depuis une quinzaine d’années.

« Ce n’est pas ces quelques secondes-là qui vont changer quoi que ce soit dans ton rendement au travail, mais ça peut changer la vie des enfants », a expliqué l’enseignante.

En plus des aménagements sécuritaires, rues-écoles, bollards, sens uniques, pistes cyclables, etc., les organisateurs du mouvement à l’échelle nationale demandent davantage de surveillance policière et des peines sévères pour les infractions. Des revendications partagées au niveau local, mais pour Laura Pedebas, autrice, cycliste en tout genre et organisatrice du mouvement de manifestation local, il ne faut pas oublier d’inculquer une meilleure « culture vélo ».

Pour dresser un parallèle, Mme Pedebas relate l’exemple des Pays-Bas, qui en 1971, ont vu près de 3300 Néerlandais, dont 500 enfants, décédés dans des collisions impliquant une automobile. « Il y a eu ensuite un gros mouvement de masse mené avec des enfants et dont le slogan était “stop aux meurtres de nos enfants” et c’est ce qui a déclenché la culture vélo par la suite », explique la jeune mère de famille, en expliquant que les autorités doivent penser les villes pour les enfants, pour la rendre accessible à tous.

« J’espère que ceux qui pensent les villes et font les infrastructures vont penser à ça, parce que ça serait bien que nos enfants puissent se promener en sécurité dans la ville et qu’on ne soit pas obligé de leur dire de faire attention à tout bout de champ. C’est notre devoir de créer un environnement sécuritaire », a conclu Mme Pedebas.