Deuxième confinement au Québec: Granby Industriel pousse un soupir de soulagement

AFFAIRES.  Alors que la machine à rumeurs s’est emportée quelques heures avant les annonces entourant le deuxième confinement au Québec, le secteur manufacturier n’a finalement pas été visé par le gouvernement. Une décision accueillie avec soulagement du côté de Granby Industriel. 

«Quand j’ai commencé à entendre les rumeurs, au début, j’étais très inquiet. Avec un deuxième lockdown, ça aurait été difficile pour l’économie en général surtout qu’au premier confinement, on a été la seule province au Canada à avoir fermé des entreprises», a déclaré Patrick Saint-Laurent, directeur général chez Granby Industriel.

Pour le patron de la boîte dédiée au développement économique et industriel, la clé dans la porte pour une période de quatre semaines aurait été lourde de conséquences pour la suite dans le milieu manufacturier.

«Actuellement, ni l’Ontario, ni aucune autre province canadienne, ni les États-Unis et l’Europe n’ont fermé leurs entreprises. Si on avait été obligé de le faire ici, ça aurait été difficile pour nos entreprises et nos sous-traitants d’être en mesure de reprendre leur marché qu’ils auraient perdu. Les donneurs d’ordres les auraient remplacés. Au final, je pense que le gouvernement a été très intelligent en prenant bien soin de peser le pour et le contre des décisions qui ont été annoncées. Pour ma part, ç’a été un soulagement quand j’ai entendu qu’il n’y aurait pas de fermetures dans le secteur manufacturier et de la construction», a déclaré M. Saint-Laurent.

Avec de nouveaux joueurs qui viendront prochainement grossir les rangs du parc industriel granbyen, le moment aurait été mal choisi d’accorder une pause obligatoire au secteur manufacturier, estime le DG de Granby Industriel.

«Les carnets de commandes sont passablement remplis pour la majorité, les employés sont pratiquement tous revenus (…). Ç’a aurait été dommage qu’il y ait une fermeture. Mais je crois que le gouvernement a bien réagi dans les circonstances.»

«À Granby, on a des constructions de bâtiments industriels en cours et d’autres qui sont prévus pour le printemps. Ce que ça me dit, c’est que malgré la pandémie, le parc industriel s’en est bien tiré. Imaginons-nous la suite pour les prochains mois et les prochaines années.»

De l’aide souhaitée

Bien qu’on applaudisse le maintien de l’activité manufacturière, à la Chambre de commerce de Haute-Yamaska (CCHY), on se préoccupe néanmoins des conséquences d’un 2e confinement .

«D’emblée, on ne peut pas être contre la vertu. On soutient l’effort collectif pour vaincre la pandémie, mais ça demeure un autre coup dur pour les entreprises. C’est clair qu’on s’inquiète pour la survie de plusieurs (d’entre elles)», a exprimé le directeur général de la CCHY, Nicolas Picard.

Nicolas Picard, directeur général à la Chambre de commerce Haute-Yamaska.

«En mars dernier, lors de la première vague, le gouvernement a offert des aides qui ont fait que certains commerces ont réussi à vivoter un peu à travers tout ça. Maintenant, c’est une 2e vague et il faut des mesures d’aide (…). Quand tu veux regarder plus loin et tout ce que tu vois, c’est la fin du mois; tu te dis: comment je vais faire pour y arriver. Des mesures restent à être annoncées, mais c’est inquiétant. Tout le monde est secoué et tout le monde est en attente», a ajouté le DG de la Chambre.

À la Fédération des chambres de commerce du Québec, qui regroupe 130 organisations, on suggère d’ailleurs au gouvernement Legault d’opter pour du soutien financier direct aux entrepreneurs ayant besoin d’un coup de pouce.

«Les prêts, c’est bien beau, mais il faut les rembourser. Nos entreprises sont endettées et actuellement, elles ne cherchent pas à s’endetter», a conclu Nicolas Picard.