Élève intimidée et enseignant solidaire: l’arbitre tranche

L’arbitre Me Jean-Pierre Villaggi a tranché la poire en deux dans le dossier de l’enseignant suspendu pour sa solidarité envers une élève victime d’intimidation. Accueillant «en partie» le grief déposé par l’enseignant, l’arbitre réduit la suspension de deux jours à une seule journée.

Il faut d’abord rappeler que les faits remontent au 23 mars 2011, lorsqu’un enseignant de niveau primaire décide de quitter sa classe pour témoigner sa solidarité envers une élève victime d’intimidation. Le professeur souhaitait dénoncer l’injustice que la victime soit absente de l’école, alors que les harceleurs n’ont pas été suspendus.

Selon les propos rapportés dans le jugement, l’enseignant aurait comparé le comportement des élèves en cause à celui d’une «bande de hyènes s’acharnant après leur victime».

Devant ce comportement jugé inacceptable par la direction de l’école et la Commission scolaire du Val-des-Cerfs, le prof a été suspendu deux jours sans solde. Une sanction contestée par un grief du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska.

Deux aspects des événements ont été analysés par l’arbitre dans le dossier, soit que l’enseignant aurait défié l’autorité de son directeur d’école et qu’il n’aurait pas dû abandonner sa classe.

Dans le premier cas, l’enseignant appuyait sa position sur le code de vie de l’école et sur la politique de la commission scolaire. Ces deux documents sont clairs sur les suspensions à imposer à tout élève qui se livre à des gestes d’intimidation.

À ce propos, Me Villaggi estime que «selon notre compréhension, il ne remettait pas en cause l’autorité du directeur». L’arbitre rappelle cependant que le fait de quitter sa classe «est en contradiction avec les obligations contractuelles de l’enseignant.» Un geste aussi «inconciliable avec les obligations décrites à l’article 22 de la Loi sur l’instruction publique».

Une fois ce jugement établi, Me Villaggi réduit la suspension initiale de deux jours à une seule journée. Le syndicat et la commission scolaire partagent à parts égales les frais de la démarche.

Les noms de l’enseignant, de la victime, du directeur et de l’école en question font l’objet d’un interdit de publication.