Faire équipe «pour protéger la vie»

PRÉVENTION. Ce n’est jamais facile pour la famille et les proches de passer par-dessus un suicide. Des sentiments de honte ou bien de culpabilité peuvent habiter les endeuillés. Pour cette raison, le Centre de prévention suicide de la Haute-Yamaska (CPSHY) et le Service de police de Granby (SPG) ont décidé de faire équipe dans le but d’éviter d’autres tragédies.

«On le sait par expérience, les gens sont traumatisés, a indiqué le directeur du SPG, Bruno Grondin. Ça fait des chocs et notre but est qu’il n’y arrive pas d’autres suicides suite à l’événement. On est sensible à ça; on a un devoir de sécurité publique. On est là pour protéger la vie.»

L’association entre le CPSHY et la police de Granby s’inspire d’autres initiatives qui ont pris forme ailleurs au Québec. Le protocole de référence signé mercredi matin permettra aux autorités de recommander les personnes qui viennent de perdre un proche par suicide à l’organisme situé sur la rue Principale.

«On n’avait pas de protocole de référence automatique qui était proposé à la famille et aux proches récemment endeuillés, a affirmé Esther Laframboise, directrice générale au Centre de prévention suicide de la Haute-Yamaska. On apprend souvent les suicides par les journaux ou parce que c’est quelqu’un qui était connu du centre, mais il n’y avait pas de procédure.»

Dorénavant, les policiers ou enquêteurs qui rencontreront la famille ou les proches pourront leur proposer que le Centre de prévention fasse un suivi avec eux. S’ils acceptent, un formulaire de référence sera rempli et l’organisme fera ensuite un suivi dans les deux jours ouvrables après la réception de la demande.

«On évolue à une douzaine de références pour les endeuillés par suicide, a avancé Mme Laframbboise. Ce n’est pas douze personnes, c’est plus que ça parce que chaque fois qu’il y a un suicide, ça peut être une dizaine de personnes qu’on accompagne. On espère par là aller faire beaucoup plus de prévention et aller soutenir ces gens-là. Ce deuil-là est particulier.»

Bien que la prévention du suicide ait fait un grand bout de chemin et que le taux de suicide est en baisse, il reste encore du travail à faire puisque les demandes, quant à elles, sont en hausse de 25 %. D’où la pertinence d’avoir un tel partenariat sur le territoire.

«Les gens ont besoin d’aide, ils sont en détresse, a précisé M. Grondin, qui rappelle que les cas de santé mentale ont bondi de 28 % depuis les six dernières années. Pour nous, c’est important de donner le meilleur service à la population.»