Frais de livraison pour les repas: MenuLivraison.net prend position

RESTAURATION. Certaines voix se font entendre pour imposer une limite aux frais de livraison d’application de repas comme Uber Eats, Skip et DoorDash. Présent à Granby, Mathieu Dalpé de MenuLivraison.net croit, lui aussi, qu’il y a exagération avec des frais pouvant atteindre 30 % de la valeur initiale d’une commande.

«Nous on charge directement aux restaurants. C’est 8 $ de la commande, peu importe le total. C’est une bonne idée de légiférer là-dessus. Certains chargent vraiment trop cher. C’est un prix de fou», explique Mathieu Dalpé, un homme d’affaires qui compte dix ans d’expérience dans le domaine.

«Avant j’étais avec Just Eat à Toronto. J’ai décidé d’amener un service de commande en ligne et de livraison avec suivi en temps réel à Granby et dans les environs. Je fais affaire avec environ 25 restaurants. Ils aiment bien ça. Notre chiffre d’affaires a quasiment augmenté de 50 % depuis le début de la pandémie», se réjouit-il.

D’autres provinces l’ont fait

Rappelons que Québec solidaire dénonce tant les frais pouvant aller jusqu’à 30 % imposés par des applications de livraison de repas que le refus du gouvernement Legault d’imposer une limite à Uber Eats, Skip et DoorDash. Le député de Rosemont Vincent Marissal voudrait qu’on impose un plafond de 20 % comme l’ont fait l’Ontario et la Colombie-Britannique.

«Nos restos de quartier ferment à gauche, à droite, et tout ce que la CAQ trouve à faire, c’est de demander gentiment aux applications de réduire leurs frais abusifs. Quel aveu d’impuissance! Le gouvernement Legault a pris assez de retard. Aujourd’hui, il doit choisir entre les profits de Uber Eats, Skip et DoorDash et la survie pure et simple de nos restaurants de quartier. Le milieu de la restauration est déjà accablé par des mois de fermeture et l’indifférence du ministre Fitzgibbon. Des frais de 30 %, c’est la goutte de trop», plaide le responsable solidaire en matière de justice fiscale.

Pour Québec solidaire, le gouvernement doit éviter de répéter les erreurs commises avec le projet de loi sur les taxis. «En donnant à Uber un beau projet de loi fait sur mesure, on a fait entrer le loup dans la bergerie. Bien maintenant, le loup a fait le tour de la bergerie et il est entré dans le resto du village! Tout le monde commande plus souvent depuis le début de la pandémie, c’est normal. Ce qui est moins normal, c’est qu’on laisse les applications de livraison fixer les règles du jeu. Alors que les restaurants et les clients paient des frais qui coûtent les yeux de la tête, les livreurs touchent des salaires dérisoires. S’il n’est pas encadré, le modèle économique de Uber Eats, Skip et DoorDash est ruineux pour le Québec», martèle Vincent Marissal.