Granby doit verser 360 044$ au bar «Le Studio»

Près de cinq ans après le début des procédures d’expropriation du bar de danseuses nues Le Studio au centre-ville de Granby, le Tribunal administratif du Québec a tranché en faveur de la Ville. Au lieu des 1,6M $ réclamés par les tenanciers, c’est plutôt une somme compensatoire de 360 044$ que la municipalité va devoir leur remettre.

Après avoir fait l’acquisition des immeubles portant les numéros 176 et 178 de la rue Principale, la Ville de Granby avait annoncé ses intentions de procéder à leur démolition. Une décision qui venait sonner le glas du locataire le bar Le Studio. Face aux démarches d’expropriation entamées par la municipalité, les propriétaires Yan Pellerin et Mathieu Girard réclamaient 1 656 880$.

De son côté, la Ville de Granby estimait plutôt le montant à verser à 300 892$. «On a payé un juste prix», a commenté le maire Richard Goulet en se disant «très satisfait» de la décision des juges Charles Gosselin et Josée Proulx, rendue le 8 octobre.

Selon ce que l’on apprend à la lecture du jugement de 55 pages, le tribunal n’a pas retenu la défense du Studio qui voulait forcer la Ville à financer sa relocalisation. Les juges ont plutôt opté pour une compensation financière selon «la valeur au propriétaire de l’entreprise» qui a été établie à 221 538$.

Facture de 1,9M $

Ce dernier épisode, qui vient clore la saga d’achats et d’expropriation dans le but de mener à l’aménagement d’un espace public au centre-ville, porte le total de la facture à quelque 1,9M $.

«Toute l’opération a coûté 1 892 810,71$», a précisé le directeur général Michel Pinault en point de presse. Une somme qui comprend l’achat des 176 et 178, rue Principale, la démolition des immeubles, l’indemnisation des locataires et les frais liés aux démarches judiciaires.

Pour bâtir son argumentaire et défendre sa cause, Granby a dû dépenser quelque 365 000$ en frais d’avocats, de comptables, d’évaluateurs, d’arpenteurs et de juricomptable. Une dépense nécessaire assure le maire Goulet. «Si on ne paye pas le prix, on n’a pas de résultat. On s’est défendu âprement avec des professionnels qui ont un coût», analyse-t-il.

Malgré les coûts imposants, le maire maintient que le processus était inévitable. «C’est évident que le bâtiment allait partir, soit de gré à gré, soit par expropriation», a rappelé le maire Goulet. Il souligne que le conseil était unanime sur le besoin de voir disparaître les danseuses nues pour revitaliser le centre-ville.