Hockey triple lettre dans la région: l’exil, ce mal nécessaire

HOCKEY. Quand vient le temps d’évoluer au triple lettre, plusieurs hockeyeurs d’ici doivent se tourner vers Sherbrooke afin de se mesurer aux meilleurs de leur catégorie d’âge. Tour d’horizon sur de jeunes athlètes qui traînent leur sac de hockey jusqu’à Sherbrooke, où ils patinent avec les Harfangs de l’école secondaire du Triolet.  

En classe bantam AAA cette saison, huit des 17 joueurs de l’alignement des Harfangs proviennent de Brome-Missisquoi ou de Haute-Yamaska, une proportion indiquant une bonne cuvée.

«C’est spécial d’avoir autant de gars de la région, ça n’arrive pas souvent, mentionne l’un d’eux, le défenseur Justin Bergeron. L’un de ses frères, Loïc, évolue au midget AAA avec les Cantonniers de Magog.

Les patineurs nés en 2003 en sont à leur deuxième année à jouer ensemble au bantam AAA, après s’être affrontés dans les niveaux inférieurs, puis s’être retrouvés à enfiler le chandail des Vics Yamaska/Missisquoi au pee-wee. «Au début [de la saison dernière], il y avait deux clans, nous et ceux de Sherbrooke, poursuit Bergeron. Tout le monde s’est dégêné et on forme maintenant un tout.» Les jeunes hockeyeurs frappent désormais aux portes du midget AAA; la plupart feront le camp des Cantonniers de Magog à la fin de l’été.

Le fait de devoir changer de ville est loin de freiner l’arrière de Bromont. «Le hockey, c’est ma passion», indique-t-il simplement, lui qui a, au moment de rédiger, amassé six points (1-5) en onze matchs. «Ça ne me dérange pas de faire une heure de route pour ça. C’était mon objectif de jouer à Sherbrooke.»

Contrairement à plusieurs de ses coéquipiers, ce dernier a opté pour ne pas vivre en pension. «De devoir me lever plus tôt, ça n’a jamais été un sacrifice. C’était plutôt une motivation supplémentaire.»

Le Bedfordois Émile Gadoury demeure quant à lui en pension à Lennoxville, ce qui nécessite un certain niveau d’adaptation. «De passer d’un milieu à un autre, c’est un changement important au début. Mais tout se passe très bien, ma nouvelle famille m’aide beaucoup», glisse-t-il au bout du fil. L’attaquant a cumulé 17 points (9-8) en 21 matchs cette année. Il vient à ce chapitre au quatrième rang chez les Harfangs.

Sur le plan académique, les élèves des programmes sport-études doivent offrir un bon rendement, mais avec moins d’heures de cours passées en classe. Pour Émile Gadoury, un ancien de l’école Mgr-Desranleau, la transition s’est faite sans heurts. «Je connaissais déjà le rythme qu’impose un programme sport-études. J’ai dû m’y faire à ce moment», indique le numéro 12.

Des parcours semblables, mais… différents

Au-delà des sacrifices à tous les niveaux des proches et de l’engagement des jeunes, cette cohorte met en lumière le travail de dizaines de bénévoles oeuvrant au sein des associations de hockey mineur de la région.

C’est ce que croit Sébastien Denis, le père d’un des hockeyeurs et entraîneur des Artilleurs de Farnham/Bedford chez les atomes. «Ils ont tous eu des parcours différents, qui a culminé au même endroit. C’est remarquable, d’autant plus qu’aller à Sherbrooke, ce n’est pas à la porte. Ils continuent de performer et font resplendir ce qui se fait en termes de hockey dans la région.»

Des Harfangs dominants

Les attaquants Félix Paquet (Bedford) et Jérémy Duhamel (Sainte-Sabine), de même que les défenseurs Adam Emery (Granby) et Lou-Félix Denis (Farnham) enfilent également l’uniforme bourgogne et jaune. La région est bien représentée devant le filet avec la présence de Mathis Duhamel (Sainte-Sabine) et de Charles Théroux (Granby). Les deux se partagent d’ailleurs le travail depuis le début du calendrier.

Les Harfangs bantam AAA du Triolet dominent leur division cette saison, grâce à une fiche de 17 victoires, deux revers et autant de nulles, ce qui en fait une formation à surveiller lors du prochain tournoi bantam de Granby.