Jocelyn Dupuis: la vie continue sans la politique

MUNICIPAL. «Je tiens vraiment à remercier les citoyennes et les citoyens qui ont voté pour moi. J’apprécie vraiment ce support que vous m’avez démontré, et n’ayez crainte, je sors grandi de cette expérience.» Après avoir fait partie du paysage municipal durant huit ans, Jocelyn Dupuis a appris à la dure que la politique peut parfois être cruelle à l’endroit de ses hommes et de ses femmes qui défendent les couleurs de leur localité. Un mois après sa défaite du 7 novembre, l’ex-candidat à la mairie de Granby embrasse finalement le résultat au terme d’une bonne réflexion.

Loin des feux de la rampe depuis quelques semaines, Jocelyn-Dupuis est revenu sur les dessous de la soirée électorale. Un retour qui s’inscrit dans le processus d’acceptation d’une défaite, dit-il.

Comme tout candidat, l’ex-aspirant maire y a crû jusqu’à la fin. Mais dès l’annonce des premiers résultats donnant l’avance à Julie -Bourdon, le scénario espéré ne s’est pas réalisé pour l’ex-conseiller du district 4. «Ce que j’ai vu sur le terrain durant les deux derniers mois de la campagne, c’est tout le contraire qui s’est passé le soir même (du 7 novembre). C’est complètement autre chose. Je suis tombé à terre. »

En route vers la porte de sortie, le politicien n’a pu s’empêcher de penser aux membres de sa famille et aux bénévoles qui lui ont donné un sérieux coup de main. «Plus le vote sortait, plus je me disais: j’espère que les prochaines boîtes vont être meilleures. Mais en fin de compte, c’est la population qui a parlé.»

«C’est sûr que ce soir-là, j’ai mangé une bonne claque.» «Après une défaite, c’est les questionnements, c’est l’incompréhension. Sur le terrain, à l’usine et partout où j’allais, je me sentais dans la game.»

De retour à ses fonctions de magasinier chez Aliments Ultima, le candidat défait n’a pas tardé à reprendre le travail. Au lendemain de l’élection, sur le coup de 8h, Jocelyn Dupuis rentrait à l’ouvrage.

«Faire de la politique et se présenter à la mairie, ça prend du courage et je ne regrette pas de l’avoir fait. Aujourd’hui, je peux dire que j’accepte la défaite. Ça fait huit ans que je fais 65 heures par semaine (conseiller municipal et magasinier) et je pense que j’ai oublié des gens autour de moi», mentionne celui qui est grand-père de deux petits-fils.

Un retour en politique ?

La vie continue et l’avenir de Granby est entre bonnes mains, croit Jocelyn Dupuis. «Julie (Bourdon) est compétente et elle est à sa place (…). » Et bien qu’il ait subi un cuisant échec le soir du 7 novembre et dit que la politique municipale n’était plus une priorité pour lui, l’ex-politicien est quelque peu revenu sur ses paroles en affirmant laisser la porte entrouverte.

«Oui, sur le coup de l’émotion, j’ai dit que la politique…c’était fini (…). Et quand j’y repense, je constate que j’aime ça faire de la politique municipale au fond. Ça fait partie de moi. » «Je dis simplement un au revoir et pour vrai, ça va me manquer pendant les quatre prochaines années. »

Redevenu simple citoyen, Jocelyn Dupuis assure qu’il va demeurer loin des projecteurs et n’entend pas non plus jouer à la «belle-mère». «La population n’a pas seulement choisi une mairesse. Elle a choisi un conseil municipal au complet. C’est eux qui vont gérer la Ville durant quatre ans et je n’ai pas de problème avec ça.»