La distillerie La Chaufferie cherche des framboises

ALCOOL. La Distillerie La Chaufferie de Granby travaille la 2e cuvée de sa liqueur de framboises et sonde la planète Québec à la recherche de récoltes en dormance dans les congélateurs de la province.

La Chaufferie aurait besoin d’une bonne quantité de ce petit fruit rouge pour lancer sa production de 2021. Celle de l’an dernier est prête, mais la Chaufferie attend encore l’autorisation de la SAQ pour la vendre dans ses locaux de Granby. La Chaufferie qui dénonce l’hégémonie de la société d’État sur sa production et les faramineuses marges de profits qu’elle encaisse à son détriment. «Ils prennent une marge de presque 300 % dessus», explique Vincent Van Horne, distillateur en chef à La Chaufferie. Et pas juste sur sa liqueur de framboises. La Chaufferie qui produit aussi depuis deux ans, près de 15 000 bouteilles de Rye, Dry Gins et Vodkas sur une base annuelle.

Étouffer les petites distilleries

Vincent Van Horne, un des associés de l’entreprise, veut travailler avec des produits du Québec. «Mais, la SAQ prend des marges phénoménales  et rend le développement de tels projets presque inaccessible. Là où ça devient gris bizarre, c’est quand on la vend sur le site (à La Chaufferie). On doit aussi de l’argent à la SAQ et en plus attendre l’autorisation de la société d’État pour le faire.»

«Si on les vend sur site, ils prennent leur marge pour un produit qui n’est pas sur les tablettes de la SAQ?», soutient M. Van Horne. «Plusieurs distilleries se sont lancées dans de beaux endroits avec l’idée de faire de l’agrotourisme, mais la SAQ nuit à l’industrie et ralentit les projets», dit-il.

«Toute bonne chose vient avec un défi»

Car les onze associés de La Chaufferie veulent se démarquer. «On est un peu des puristes. On veut travailler avec des produits réellement locaux. On s’est créé notre propre défi. On est une des rares distilleries qui part du grain à la bouteille». C’est un défi supplémentaire, car la plupart des distilleries québécoises vont simplement acheter leur alcool et le retravailler. «Nous, on part de zéro», explique M. Van Horne. «Sur les 105 gins québécois sur le marché, seulement six peuvent affirmer être entièrement québécois, dit-il. La plupart utilisent de l’alcool industriel. «On voulait vraiment pouvoir dire qu’on n’a jamais acheté d’alcool pour pouvoir faire nos produits. À mon avis, une distillerie, ça produit de l’alcool, ça n’en achète pas.»

La Chaufferie est encore une startup. «On essaie de faire notre place. On est une gang d’amis de différents domaines qui se sont mis ensemble.» L’entreprise s’est construite autour de onze associés: Bryan Furlong, Sylvain Gougeon, Mathieu Couture, Jean Nicolas Dupéré, Vincent Van Horn, Patrick Lemay, Jean-Pierre Tremblay, Louis-Philippe Légaré, Jean-Philippe Provost, Éric-Gabriel Beauchamp et Benoit Galipeau.

La saison de la cueillette des framboises est bien terminée, mais La Chaufferie est encore à la recherche d’une bonne quantité de framboises, même déclassées pour lancer sa production de liqueur 2021.