La population étudiante handicapée multipliée par dix au Cégep de Granby

ÉDUCATION. Le nombre d’étudiants atteints d’un handicap, qu’il soit physique ou bien cognitif, est en hausse au Cégep de Granby depuis les dix dernières années. Et même si le financement semble ne pas suivre la tendance, l’institution d’enseignement supérieur réussit à tirer son épingle du jeu en offrant tout de même une panoplie de services.

«Dans le réseau de l’éducation, de façon générale, on fait notre mieux avec les sommes qu’on nous donne, explique Michel Bélanger, directeur des affaires étudiantes et des services à la communauté. Il y a un financement qui est amené […], mais est-ce qu’on souhaiterait qu’il soit supérieur? La réponse est oui. On souhaiterait que ça puisse être bonifié.»

Plus d’argent permettrait au Cégep de Granby de répondre encore mieux aux besoins de la population étudiante atteinte d’un handicap, qui se fait grandissante. Au cours des dix dernières années, les statistiques ont bondi de façon significative passant de 29 à 303 étudiants vivant avec une incapacité physique ou intellectuelle.

Comment expliquer cette hausse importante? Difficile de mettre le doigt exactement sur la réponse, mais on présume que les diagnostics donnés de plus en plus tôt y sont possiblement pour quelque chose.

«On peut mettre plein d’hypothèses, mais il reste qu’au primaire, de plus en plus tôt, on est capable de déterminer un diagnostic pour des jeunes, commente M. Bélanger. Bien sûr, une fois qu’ils ont ce diagnostic-là, pour une majorité, ça ne disparaît pas, tu as ça à vie. Quand ils arrivent au secondaire, ils ont des services et réussissent à se rendre au Cégep. C’est l’explication principale d’avoir un nombre d’étudiants qui est en augmentation.»

«Une panoplie de services»

Conscient de sa réalité, le Cégep de Granby offre bon nombre de services à ses étudiants vivant avec un handicap pour les aider à s’intégrer plus facilement dans la communauté scolaire. Que ce soit de la salle d’examen à la salle multisensorielle à l’ordinateur portable, il offre une approche individualisée.

«On a une obligation légale d’accompagner les étudiants en situation de handicap, mais aussi ceux avec des besoins particuliers, souligne Michel Bélanger. C’est sûr qu’on doit composer avec chacune des difficultés et s’assurer de donner ces services-là.»

Le service adapté du Carrefour de la réussite éducative évalue donc les besoins de chaque personne en émettant par exemple des plans de services et en travaillant avec les enseignants pour aider ceux qui ont plus de difficultés en classe.

«Il y a une évaluation personnalisée qui est faite pour voir quelle mesure on va mettre, note M. Bélanger. On en a de tous les horizons, que ce soit des troubles d’apprentissages, des troubles cognitifs ou bien des handicaps physiques. C’est la même chose pour chaque diagnostic. On essaie de palier pour que [l’étudiant] soit au même niveau que les autres et qu’il se trouve à avoir les mêmes chances que les autres pour réussir.»

Et qu’en est-il de ceux qui n’ont pas encore reçu de diagnostic d’un professionnel de la santé, mais qui sont en cours d’évaluation?

«On va quand même leur offrir un service en attendant, assure Kathryne Guérin, conseillère en service adapté. On offre un accompagnement, mais pour officialiser si on veut les choses, on demande un diagnostic. Mais ils ne sont quand même pas dans un trou de services parce qu’ils sont en attente de rencontrer quelqu’un.»

Une intégration réussie

Malgré les difficultés que rencontrent certains étudiants au Cégep de Granby, l’intégration se déroule bien pour la grande majorité. C’est le cas notamment de Lou-Anne, 25 ans, qui vit avec un trouble de déficit d’attention et un trouble d’anxiété généralisé.

«C’est sûr que j’ai quand même plusieurs services, entre autres, pour mes examens, j’ai plus de temps, confie celle qui a effectué un retour aux études. Ça m’aide vraiment beaucoup. Depuis la session passée, maintenant, j’ai le droit à un ordinateur pour faire mes examens. Ça aussi, ça m’aide. J’ai un suivi pour gérer mon anxiété et d’autres facteurs extérieurs à ma session.»

Grâce à ses services, le Cégep de Granby permet aux personnes atteintes d’un handicap de réussir autant que les autres.

«De façon générale, j’ai l’impression que les gens s’intègrent très bien, admet Mme Guérin. En toute honnêteté, je n’ai jamais eu d’étudiants qui m’ont dit que leur intégration ne fonctionnait pas. On offre des services individualisés, mais dans notre pédagogie en général, on peut aussi réfléchir et l’amener pour que ce soit plus inclusif à tout le monde.»

 

Portait des étudiants avec un handicap au Cégep de Granby

Automne 2019 : 303

Hiver 2019 : 284

Automne 2018 : 292

Hiver 2018 : 313

Automne 2017 : 303

Hiver 2017 : 229

Automne 2016 : 240

Hiver 2016 : 185

Automne 2015 : 191

Hiver 2015 : 146

 

*Données déclarées au MEES fournies par le Cégep de Granby