La santé auditive: un bien qui s’entend

SANTÉ. Depuis plus d’un an, la pandémie a mis à rudes épreuves la santé physique et psychologique des gens. Rivées devant leurs écrans à longueur de journée, certaines personnes ont développé, entre autres,  des problèmes au niveau de leur santé visuelle et musculaire. Mais qu’en est-il de la santé de nos oreilles?

Andréanne Trudeau est audiologiste et copropriétaire de la clinique Audio Logique à Granby. Ayant officiellement ouvert ses portes en janvier 2020, elle a dû les refermer rapidement en raison de la pandémie. Ce n’est qu’en juin dernier qu’elle a pu reprendre pleinement contact avec une clientèle fleurissante. Spécialisée au niveau de l’audiologie pédiatrique, Andréanne Trudeau répond à la forte demande auprès des touts petits. «Il y a beaucoup d’audiologistes indépendants qui vont viser la clientèle adulte âgée de cinq ans et plus . Pour tous les enfants de niveau préscolaire sur le territoire, ils doivent se rendre à l’hôpital et il y a des délais parfois de six à huit mois. C’est pourquoi la demande était présente à Granby», précise l’audiologiste.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour tirer des conclusions de l’impact de la pandémie sur la santé auditive, la communauté d’audiologistes ainsi que Andréanne Trubeau ont tout de même remarqué quelques effets, négatifs et positifs, du confinement sur la clientèle. Alors que plusieurs personnes se retrouvent présentement en télétravail, la dynamique de bureau n’est plus le même. Des situations où il était plus difficile pour certains de se concentrer en raison des bruits de fond et des conversations de groupes viennent alors d’être atténuées. «On s’est rendu compte que les personnes qui sont encore sur le marché du travail avec des problèmes auditifs et qui se sont retrouvées en télétravail ont perdu une partie des difficultés qu’ils avaient auparavant», affirme l’audiologiste.

Parrellèlement, d’autres travailleurs ont développé des problèmes d’audition en raison d’une tenue prolongée des écouteurs. «On constate des blessures acoustiques que l’on voyait beaucoup moins avant, parce que les gens n’ont jamais été longtemps confrontés à des écouteurs», confirme-t-elle.

Sur le plan des tout-petits, les effets positifs se font sentir. Souvent consultée pour des cas d’otite, Andréanne Trudeau a constaté une baisse d’achalandage durant les derniers mois pour ce genre de situation.«Comme

il y a beaucoup de mesures de désinfection dans les CPE, les enfants sont moins malades et font en ce sens moins d’otites. Ce qui réduit considérablement les problèmes d’audition temporaires», mentionne Mme Trudeau.

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Faisant maintenant partis de notre quotidien, les écouteurs peuvent devenir de bons alliers sans qu’ils deviennent une nuisance à notre santé auditive. Comme le précise la spécialiste, il est recommandé d’ajuster le volume à un bas niveau. D’autant plus chez les enfants qui ont tendance à mettre le volume au maximum. «Les jeunes ont tendance à utiliser des écouteurs à volume beaucoup plus fort et à ne pas faire attention. La plupart des tablettes et téléphones offrent la fonctionnalité du contrôle de volume. Ça peut donc être un bon contrôle parental», souligne l’audiologiste.

Sur le plan des casques d’écoute, Andréanne Trudeau suggère un appareil qui diffuse le son dans les deux oreilles au lieu d’une. «Quand on a deux écouteurs, il y a un phénomène que l’on appelle la somation binaurale qui fait que quand on entend avec nos deux oreilles, on entend plus fort que si l’on entend avec juste une oreille», commente Mme Trudeau.