L’Acerum: un nouveau spiritueux qui souhaite faire sa place

ALCOOL. L’industrie des spiritueux au Québec s’émancipe depuis les dernières années. Après les gins et les vodkas, voilà que l’Acerum, une eau-de-vie d’érable, compte prendre sa place sur le marché. La Distillerie Shefford et deux autres partenaires distillateurs s’associent et lancent l’Union des distillateurs de spiritueux à l’érable (USDÉ). Un nouveau regroupement pour mousser ses produits alcoolisés d’ici.

La Distillerie Shefford, la Distillerie du St.Laurent (Rimouski) et le Domaine Acer (Auclair) sont les créateurs de l’USDÉ et de la certification Acerum. Avec cette certification, les trois distillateurs québécois souhaitent mieux encadrer la production d’eau-de-vie d’érable avec la mise en place d’un cahier de charges. Une procédure typique aux autres productions de spiritueux comme le whisky et le scotch qui garantit l’exactitude et la qualité du spiritueux.

L’Acerum, du nom latin pour érable, est une eau-de-vie fruitée sans le goût de l’érable produite par la distillation de l’alcool issue de la fermentation de la sève d’érable concentrée. «Le nom Acerum est assez générique pour en faire une nouvelle classe de produits. On a approché la SAQ dans ce sens-là, la Régie des alcools, la Fédération des producteurs acéricoles et on leur a présenté l’idée de créer une nouvelle appellation au même titre que du cognac ou du scotch. Une appellation qui ferait que les gens sauraient exactement quel est le produit», explique Gérald Lacroix, copropriétaire de la Distillerie Shefford.

Dans le Bas-du-Fleuve, la Distillerie du St.Laurent s’est fait connaître pour son gin. La production d’acerum 100 % québécois fait désormais partie de ses activités.

«C’est ce qu’on produit ici alors pourquoi ne pas en profiter de notre or brun (sirop d’érable). L’Acerum, oui, c’est une eau-de-vie, mais c’est aussi un outil marketing et de développement. Si tout le monde travaille en silo, ça n’avance pas. En travaillant ensemble, on a plus de chances de vendre notre produit», estime Joël Pelletier, de la Distillerie du St.Laurent.

Des spiritueux bien en vue

Les produits alcoolisés artisanaux concoctés par des distilleries locales ont la cote par les temps qui courent sur les marchés et la Société des alcools du Québec (SAQ) le constate. À l’USDÉ, on veut d’ailleurs militer pour être reconnu au même titre que les producteurs de spiritueux français (cognac), écossais (scotch) et américains (bourbon). Une opération «grande séduction» pour optimiser la visibilité des produits à la SAQ et sur les marchés régionaux, nationaux et internationaux s’inscrit aussi dans la démarche de l’USDÉ.

«On veut une section Acerum à la SAQ», réclame Gérald Lacroix, de la Distillerie Shefford. Selon le distillateur, les produits de l’Acerum se retrouvent un peu partout sur les tablettes de la SAQ.

Avec cette certification, les trois promoteurs de l’USDÉ espèrent inciter d’autres distillateurs à se tourner vers la production d’Acerum.

«Cette certification est le sceau de qualité de ce produit signature du Québec sur les marchés régionaux, nationaux et à l’échelle internationale», indique Nathalie Decaigny, du Domaine Acer.

Pour Mme Decaigny, l’Acerum est ni plus ni moins qu’un produit très identitaire. «Pour que cette eau-de-vie devienne un produit signature du Québec, on veut encourager d’autres artisans et distillateurs à produire cette eau d’érable selon le cahier de charges pour que cette qualité de base soit assurée.»