Laiterie Chagnon: virage vers la diversification pour la famille Kaiser

AFFAIRES. La famille Kaiser, propriétaire de la Ferme Impériale de Noyan, a pris un important virage vers la diversification au cours de la dernière année avec son achat de la Laiterie Chagnon, l’un des derniers indépendants du secteur de la transformation laitière au Québec.

Les projets avancent au rythme «grand V» depuis l’acquisition de la laiterie située à Waterloo en mars 2017.

«Disons qu’il y a beaucoup plus de gestion, souligne Christian Kaiser, associé à la ferme fondée par son père Matthias en 1980 et administrateur à la Laiterie Chagnon. Le personnel, l’achat de produits, la mise en marché… Disons que quand tu es seulement producteur, c’est moins compliqué en termes de gestion parce qu’il y a moins d’aspects à surveiller. En même temps, ça donne l’occasion de faire des trucs auxquels nous n’aurions jamais pu toucher à Noyan. La Laiterie est une autre corde à notre arc.»

L’acquisition de la Laiterie Chagnon a enclenché une série d’ajustements à la Ferme Impériale. Le frère de Christian, Nathan, est désormais à temps plein à Waterloo. La Ferme a cessé sa production de Vita Lait, un lait sans OGM. Son cheptel a également baissé pour faciliter la gestion des activités. Une partie des terres à Noyan est actuellement en processus de conversion vers le bio.

Transformation

L’achat de la Laiterie Chagnon, avec son partenaire Cult Yogourt, a permis à la famille Kaiser de réaliser un de ses objectifs: devenir transformateur de son propre lait.

«Nous avons toujours voulu faire de la transformation, avoue Christian Kaiser. Là, nous avons toute la chaîne du produit, de la terre jusqu’au verre. Nous avions regardé pour construire quelque chose sur place, à Noyan. La Laiterie Chagnon embouteillait déjà notre lait. Ils avaient un nom, des clients. C’était plus intéressant d’en faire l’acquisition que de partir de zéro.»

Stratégie

La dernière année a permis d’expérimenter avec les produits en place, de voir ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas, indique M. Kaiser. L’abandon du Vita Lait de la Ferme Impériale, pour l’instant, s’inscrit dans la stratégie d’affaires que veulent donner à la Laiterie Chagnon ses nouveaux propriétaires.

«Nous avons décidé de nous concentrer sur des produits qui avaient un peu plus de volume, explique-t-il. Le consommateur n’est pas encore là au Québec. Le marché est encore en évolution. On essaye plutôt de diversifier et de trouver des marchés de niche en évolution.»

La Laiterie Chagnon a adopté la stratégie de développer des marchés avec un volume intéressant, mais pas suffisamment gros pour que les grands joueurs s’y mettent le nez et déclenchent une guerre de prix. M. Kaiser confie que l’entreprise est à l’affût des nouvelles tendances.

«Dans l’industrie laitière, il y a beaucoup de bouleversements présentement, rappelle-t-il. Des nouveaux produits arrivent, de nouvelles ententes internationales aussi. C’est très motivant, mais aussi très stressant.»