L’arsenic éliminé au coût de 100 000$

«De l’eau propre à la rentrée scolaire», c’est ce qu’auront les élèves de l’école primaire Joseph-Poitevin à Granby. Après un an d’abreuvoirs condamnés et de bouteilles d’eau, les étudiants verront l’or bleu jaillir à nouveau des fontaines d’eau en septembre prochain. Aux prises avec un problème d’arsenic depuis août dernier, la commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC) s’apprête à ouvrir les soumissions et à lancer les travaux pour la mise à niveau du système de traitement de l’eau potable de l’établissement de la rue St-Hubert. Un investissement évalué à 100 000$.

Dans son édition du 24 octobre dernier, GranbyExpress.com révélait que l’école Joseph-Poitevin était sur le coup d’un avis de non-consommation de l’eau depuis le 27 août dernier en raison d’une trop grande présence d’arsenic. La CSVDC expliquait cette situation par le fait que le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) avait abaissé la norme le 29 février 2012. Celle-ci est passée de 0,025 mg/l à 0,01 mg/l. Or, une analyse physico-chimique réalisée en août 2012 a révélé la présence de 0,011 mg/l.

«L’eau contient de l’arsenic en concentration supérieure à celle fixée par le RQEP (plusieurs analyses entre 9 et 13 microgrammes/litres). À deux reprises en 2012, il y a eu présence de virus coliphages et de bactéries entérocoques», écrit la firme Nordikeau, mandatée par la CSVDC, dans le devis, dont GranbyExpress.com a obtenu copie.

Depuis, les valves d’eau ont été fermées, les abreuvoirs de l’école ont été condamnés à l’aide de sacs de poubelles noirs et des points de distribution d’eau ont vu le jour. Les parents ont aussi été invités à doter leurs petits d’une bouteille d’eau. «Ces mesures sont encore là. Les sacs de plastique sont encore sur les abreuvoirs», indique Jean Perrault, porte-parole de la CSVDC.

Bientôt de l’eau!

Cet ère est cependant bien près de prendre fin. Dans un appel d’offres lancé le 14 mai dernier via le Système électronique d’appel d’offres (SEAO) du gouvernement du Québec, la CSVDC invite les entreprises à soumissionner pour fournir et installer un système de traitement d’eau souterraine à l’école Joseph-Poitevin. Les travaux, évalués à environ 100 000$ et financés par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), devraient comprendre le démantèlement du système existant, la fourniture de la tuyauterie de raccordement ainsi que la fourniture et l’installation d’un système d’enlèvement de l’arsenic dans l’eau souterraine, d’un système de désinfection aux rayons ultraviolets et d’un adoucisseur pour l’eau de dilution. L’entreprise retenue devra avoir réalisé, au cours de huit dernières années, au moins trois systèmes de ce type «afin de démontrer sa connaissance des procédés».

«C’est un système de traitement de filtrage de l’eau au sable vert en plus d’un système de désinfection aux rayons UV pour fournir une qualité d’eau encore meilleure. Ce que l’on va faire installer, c’est un système éprouvé. C’est la dernière technologie. Si c’est installé dans un environnement scolaire, c’est que c’est éprouvé. Ça va être l’eau la plus pure en ville», lance Jean Perrault. Ce dernier indique que le MDDEFP, le MELS ainsi que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) ont donné leur accord à ce procédé.

Les travaux doivent débuter dès la fin de l’année scolaire pour prendre fin, au plus tard, le 30 août 2013. «On fait les travaux et on ouvre les robinets pour la rentrée scolaire», confirme Jean Perrault, porte-parole de la CSVDC. Les soumissions seront ouvertes à 14 heures, le 30 mai.

Quelques mots sur l’arsenic

Si l’avis de non-consommation est en vigueur depuis le 27 août dernier à l’école Joseph-Poitevin, le service de garde de l’école, situé dans une résidence, en face de l’établissement, est touché par cet avis depuis le 3 novembre dernier. Un système de distribution d’eau a été mis en place, mais rien n’indique qu’un investissement sera fait pour remettre en fonction les bons vieux robinets. «Au service de garde, on maintient le service d’eau en cruche parce que ce n’est pas la même prise d’eau. On maintient le système et ça va rester de l’eau en bouteille», avise M. Perrault.

Rappelons que l’arsenic est un élément naturel, sans odeur, ni goût, qui se trouve dans le sol terrestre. La seule façon de déceler sa présence consiste à effectuer une analyse chimique. À forte concentration, l’arsenic peut causer le cancer c’est pourquoi Santé Canada a fixé la norme maximale à 0,01 mg/l.