Le communautaire fait encore du bruit

SOCIÉTÉ. Organismes au bord du gouffre, personnel usé par la pandémie, sous-financement. Le milieu communautaire est sur le point de se retrouver à l’urgence si le gouvernement n’intervient pas, ont plaidé des représentants d’organisations venus revendiquer au bureau du député de Granby, François Bonnardel, cet avant-midi.

Une cinquantaine de manifestants et de sympathisants à la cause du communautaire ont fait le pied de grue sur la rue Principale au son des klaxons et des coups de sifflet en réclamant plus de soutien financier de la part de Québec. Pour soutenir les 4000 organismes de la province, on estime qu’il faudrait injecter 460 M$, dont 50 M$ en Estrie, a fait savoir le directeur général de la Corporation de développement du communautaire de la Haute-Yamaska (CDC), Nicolas Luppens.

«On est en rupture de services. Des services ont déjà été coupés dans les organismes communautaires et d’autres coupures sont à prévoir dans les prochaines semaines et les prochains mois. Le gros problème, c’est le manque de personnel et l’incapacité de faire face aux défis de la rétention et de l’attraction de la main-d’oeuvre avec le financement que l’on reçoit présentement», a commenté le porte-parole de la CDC.

Selon M. Luppens, le deux tiers des organismes communautaires membres de la CDC ont été forcés de revoir leurs activités ou vont devoir le faire prochainement en raison d’un manque de financement ou d’effectifs.

Prochain budget

À moins d’un mois du dépôt du dernier budget du gouvernement Legault, Nicolas Luppens et les autres membres de la CDC espèrent ardemment voir apparaître de l’argent neuf pour le communautaire dans la colonne des investissements.

«Les trois quarts des organismes, qui sont sous-financés, auraient besoin entre 100 000 $ et 130 000 $ de plus par année pour bien réaliser leur mission», a déclaré le DG de la CDC de la Haute-Yamaska.

«À la dernière campagne électorale (en 2018), on avait annoncé un plan d’action ambitieux avec du financement supplémentaire pour les organismes communautaires. Oui, on est écouté et entendu, mais les annonces, on ne les a toujours pas eues. Et à la veille du budget, il est vraiment temps qu’on ait une annonce parce que les organismes sont saturés», a conclu Nicolas Luppens.