Le communautaire revendique son dû

COMMUNAUTAIRE. Différents membres de la Corporation de développement communautaire de la Haute-Yamaska (CDCHY) ont rencontré ce lundi matin le député de Granby et ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, pour lui faire part de leurs craintes et demander au gouvernement en place un financement adéquat pour les organismes communautaires. 

Les différents intervenants se sont réunis devant le bureau de M. Bonnardel pour témoigner de leur pression vécue. Pour la CDCHY, les temps à venir s’annoncent bien sombres à cause du sous-financement qui leur est accordé pour les années 2023-2024. En effet, le gouvernement a prévu 3 millions $ pour les 4600 organismes d’action communautaire autonome, ce qui est bien loin des 460 millions $ par année nécessaires pour améliorer la situation. De plus, aucune hausse n’est prévue de 2024 à 2027 alors que le contexte des différents organismes ne cesse de se détériorer à cause de la pénurie de main-d’œuvre et des hausses des demandes qui se traduisent souvent par des coupures de services.

« Avec l’inflation en cours, prévoir 0 $ de 2024 à 2027 pour le programme de soutien aux organismes communautaires généraliste traduit le manque de vision et la déconnexion du gouvernement face aux défis actuels des organismes qui tiennent à bout de bras le filet social « , a souligné Nicolas Luppens, directeur général de la CDCHY. 

Les membres de la CDC ont également profité de cette rencontre avec le député pour demander au gouvernement de mettre fin aux ententes de services qui se traduisent pour les organismes par un défi de projection à moyen et long terme de leurs capacités d’agir, par une perte de productivité liée à la lourdeur des demandes de financement et des redditions de compte. Pour représenter leur réalité, les différents membres ont remis au député un presto fumant de pression qui contient des exemples de pression vécue et des revendications pour y mettre un terme.

« On ne veut pas une grosse enveloppe, on veut juste l’enveloppe à laquelle on a le droit. Il n’y a personne qui va faire un gros salaire ou qui va devenir riche avec les montants qu’on demande, on veut juste que les hommes politiques tiennent leurs promesses. La pandémie a montré de façon évidente à quel point tout le tissu communautaire est essentiel à la société (…). Il est temps que cette reconnaissance soit monnayée », a expliqué Diane T. Charrette, directrice de l’Association des personnes aphasiques Granby-Région.

Alors que le gouvernement du Québec semblait tendre l’oreille avec la création de son ministère de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire (commandée par Chantal Rouleau), le flou demeure encore entier quant aux moyens que ce ministère entend accorder aux organismes. « C’est intéressant pour nous quand on entend ça, mais est-ce que ça va venir avec davantage de moyens pour nous permettre d’avancer et de réaliser notre mission convenablement? On ne le sait pas encore, mais on a bien hâte de voir avec ce nouveau cabinet. Ce n’est pas de gros montants qu’on demande, c’est le minimum pour assurer les conditions des travailleurs et des services honnêtes et corrects envers la population », a conclu M. Luppens. 

À la suite de la rencontre entre François Bonnardel et les membres de la CDCHY, M. Luppens nous a confirmé que le député a bien entendu leurs recommandations, et qu’il allait s’assurer de faire suivre le tout au cabinet des ministres, et notamment à ses collègues du ministère des Finances et du ministère de la Solidarité sociale et de l’action communautaire