Le projet de maison de chambres sur la rue Court rejetté sous sa forme actuelle

MUNICIPAL. Les conclusions de la consultation publique tenue récemment sur le projet d’aménagement d’une maison de chambres de 46 pièces au 215, rue Court ont incité les élus de Granby à ne pas donner le feu vert au promoteur. Le changement de zonage réclamé par le propriétaire de l’immeuble n’a donc pas été autorisé. 

Pour l’heure, la proposition présentée par la société à numéro (9166-9929 Québec inc.) appartenant au Longueuillois Denis Francoeur est rejetée dans sa forme actuelle. L’entreprise devra ainsi retourner à la table à dessin et déposer une nouvelle offre à la Ville si elle compte donner une nouvelle mission à ce bâtiment résidentiel situé au coin des rues Court et des Pins.

Rappelons qu’à l’automne dernier, la Ville avait été saisie d’une demande du promoteur afin d’obtenir un changement d’usage dans le cadre d’un Projet particulier de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI). Actuellement inhabité, l’endroit a déjà servi de maison de chambres.

«L’ensemble du conseil, après de bonnes discussions sur le sujet, a convenu, à ce stade-ci, que le projet présenté ne rencontrait pas les objectifs du conseil par rapport au développement du secteur», a mentionné le conseiller municipal responsable de l’aménagement et du développement du territoire, Paul Goulet, lors de l’assemblée, lundi soir.

Cette décision des élus n’entraîne pas le rejet définitif du projet. Le dossier dans une nouvelle forme pourrait de nouveau être étudié par la Ville, a rappelé le conseiller aux résidents du quarrtier présents dans la salle du conseil.

Trop de chambres

Bien que la ville soit aux prises avec une crise du logement, la mairesse Julie Bourdon et le conseil voyaient d’un mauvais oeil le projet d’un immeuble doté d’une quarantaine de chambres tel que déposé par le requérant. 

«Beaucoup de citoyens sont venus à la consultation, les gens s’interrogeaient (…). Même le conseil trouvait que 46 chambres, c’était beaucoup trop pour l’espace.» Si le propriétaire a le goût de faire un projet, il n’a qu’à nous présenter quelque chose d’autre», a déclaré la mairesse aux journalistes.

«On trouvait que ce projet ne cadrait pas nécessairement avec les besoins de l’ensemble de la municipalité», a-t-elle ajouté.

Laissé sans surveillance, présence possible d’intrus à l’intérieur de la bâtisse, vandalisme, problématique avec le voisinage. Le 215, rue Court n’avait déjà pas bonne réputation dans le voisinage. Or, l’arrivée possible d’une maison de chambres a fait craindre le pire aux résidents du coin qui ont vécu avec ce genre d’habitation par le passé.

«Pour nous, ça ne faisait pas de sens d’avoir 46 chambreurs laissés sans encadrement. On comprend que le bâtiment est quand même gros donc faire seulement quatre logements, c’est utopique. Si c’est huit ou 12 logements, je pense qu’on serait d’accord avec ça. Mais d’avoir 46 personnes qui ont souvent des problèmes de santé mentale et de les laisser dans un bâtiment en piteux état, ça ne serait pas de leur rendre service», a confié Julien Lanthier qui réside dans le secteur.