Le tabac, ennemi juré de la santé buccodentaire

TABAGISME. La consommation de tabac joue un rôle de première ligne dans l’apparition de problèmes buccodentaires et de cancers de la bouche. Dans le cadre du mois de la santé buccodentaire, deux spécialistes du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Haute-Yamaska ont parlé de l’importance de cesser le tabagisme et de la nécessité d’un dépistage précoce afin de sauver des vies.

«Le tabac, c’est le tueur numéro 1 au Québec. Il tue 50% des fumeurs en raison des complications», lance le Dr Yanick Larivée, oto-rhino-laryngologiste (ORL) et chirurgien cervico-facial au CSSS de la Haute-Yamaska. Qui dit tabagisme, pense aussitôt aux poumons. Mais l’usage du tabac a également des incidences directes sur la santé buccodentaire.

À titre d’exemple, le Dr Charles Chartrand, chirurgien dentiste au CSSS de la Haute-Yamaska, indique qu’il est pratiquement impossible, pour un fumeur, de guérir d’une gingivite. Et on oublie la greffe osseuse. «C’est un échec sûr à 100%», dit-il en comparant l’intervention à un coup d’épée dans l’eau. Régulièrement, les médecins doivent suggérer aux fumeurs de cesser la consommation tabagique avant de débuter quelconque traitement. «Les effets du tabac sont cumulatifs. Quand un fumeur arrête de fumer, il arrête l’endommagement. Le mieux, c’est de ne pas fumer ou d’arrêter de fumer», note Dr Yanick Larivée.

Et les fumeurs sont 20 fois plus exposés au cancer de la bouche. Ce dernier possède un taux de mortalité plus élevé que d’autres types de cancers. «S’il est dépisté tôt et qu’il n’y a pas d’atteintes ganglionnaires, un cancer buccal a un taux de survie de 90%, contre 57% s’il est diagnostiqué plus tard», note Dr Chartrand.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 650 000 nouveaux cas de cancer buccal ont été diagnostiqués en 2013. Au Québec, ce nombre se chiffre à 700 et «une vingtaine de cas ont été diagnostiqués dans la région de Granby», précise Dr Larivée.

Prévention et dépistage

Pour enrayer le cancer, les deux médecins parlent d’avoir de saines habitudes de vie, mais aussi de consulter régulièrement un professionnel de la santé qualifié afin de subir un examen buccal annuel où ganglions, langues, gorge, joues et gencives sont auscultés. Or, seulement entre 50 et 60% de la population consulte régulièrement un dentiste.

Et un phénomène tourmente les deux spécialistes: les gens qui portent des prothèses dentaires. «Ce qui m’inquiète le plus, ce sont les édentés et les fumeurs. Ils ont des prothèses et ne consultent pas un dentiste. Ils devraient subir un examen annuel»

Facteurs de risques d’un cancer buccal

Tabagisme

Grande consommation d’alcool

Exposition prolongée des lèvres au soleil

Alimentation pauvre en fruits et légumes

Hérédité

À faire pour éviter de souffrir d’un cancer de la bouche

Avoir une bonne hygiène dentaire

Suivi régulier

Consultation rapide si apparition de lésion(s)

Cessation tabagique

Alcool en modération