L’église Saint-Eugène: un chapitre de l’histoire locale se termine

COMMUNAUTÉ. Malgré des citoyens ayant fourni une pétition, non-négligeable, l’église Saint-Eugène sera bel et bien vendue. Entre la désertion de ses ouailles, de surcroît, ceux restants se font de plus en plus âgés, le bâtiment religieux a accumulé un déficit au fil des ans et les coûts ne cessent d’augmenter. La décision a donc été entérinée et c’est sans équivoque possible.

« C’est une paroisse déjà très endettée, alors, avec la rénovation de plus d’un 1 000 000 $ que la façade requiert, le contexte était rendu difficile à supporter. » Le chargé de la communication, Olivier Chapdelaine, confirmait au Granby Express que la paroisse ne réussissait plus à fermer ses mois, « nous avons les Chevaliers-de-Colomb qui louent notre sous-sol, c’est un revenu intéressant, mais malheureusement ce n’est pas suffisant. »

La Curie

Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec M. l’abbé, Danik Savaria, curé et prêtre de la paroisse Notre-Dame, dans le but d’obtenir certains éclaircissements sur les démarches entreprises, mais aussi sur ce qui a été fait avant la mise en vente: 

« Depuis 2014, la paroisse est déficitaire d’environ 50 000 $ par année. Il nous aurait donc dû trouver diverses sources de revenus, mais aussi, il aurait fallu trouver un montant considérable pour le montant que les rénovations du bâtiment nécessitent. »

En effet, la façade de l’église, entre autres, aurait besoin d’être rénovée au coût exorbitant de 1 200 000 $. Le curé précise par contre un détail incontournable:

« Les travaux étaient évalués à 1,2 million $ l’année dernière. Cependant, tout porte à croire qu’avec les augmentations de coût que la situation sanitaire actuelle augure, le montant aurait été encore plus considérable. Il faut considérer cet aspect aussi dans les circonstances actuelles. »

Un autre modèle d’église ?

Questionné sur l’idée d’une forme d’église hybride de type commerciale, mais en restant dans l’optique de la mission ecclésiastique, M. Savaria confiait cette option:

« Nous avons exploré plusieurs avenues en ce sens, mais pour la plupart, ce sont des organismes communautaires qui nous approchent. Ces organismes, souvent, n’ont pas toujours les moyens de louer au prix fixé, alors, ils nous demandent un prix avantageux, donc, nous nous retrouvons indirectement à les subventionner dans un sens. Mais dans les faits, nous n’avons même pas les moyens d’entretenir notre église. »

Pour ce qui est des messes adaptées à une clientèle plus jeune, le curé nous affirme avoir déjà tenté cette perspective. Cependant, toujours selon ses dires, l’expérience, bien qu’ayant un succès respectable, a démontré que les familles, entre autres, n’étaient pas assidues comme leurs aïeux pouvaient l’être.

La fin semble donc inévitable

L’abbé Savaria a aussi fait appel à la communauté en envoyant plus de 14 000 lettres aux résidents de la paroisse Notre-Dame, mais la démarche n’aurait pas suffi. Il aurait aussi demandé au courtier responsable du dossier d’approcher la Ville, comme celle-ci a déjà fait l’acquisition d’un édifice ecclésiastique par le passé. Cependant, si cette dernière n’est pas intéressée, l’édifice sera mis en vente libre sur le marché. L’église Saint-Eugène a été construite en 1941 et a toujours œuvré au bien de la communauté. À noter que si la situation le permet, le lieu de culte reprendra la totalité de ses activités, le 7 février prochain.