Les victimes mieux encadrées à Granby

Les victimes d’actes criminels de Granby sont dorénavant mieux encadrées. Depuis le 18 mars dernier, le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) compte une ressource à temps plein au poste de police de la rue Simonds. Le but? Offrir une intervention immédiate au(x) victime(s). Et la mesure porte ses fruits. Au cours des quatre dernières semaines, l’intervenante a assuré le suivi auprès d’une douzaine de personnes.

Violence conjugale, introduction par effraction, agression sexuelle, menaces de mort. Quotidiennement, Nathalie Lefebvre, intervenante-travailleuse sociale au CAVAC de l’Estrie, qui est basée au poste de police de Granby, travaille auprès de citoyens qui ont été victimes de différents types de crime. «Le CAVAC accompagne les victimes et leur offre des services. On prend contact avec elles et on les informe des procédures judiciaires en plus de les accompagner à la cour», explique Nicole Laroche, travailleuse sociale et gestionnaire du CAVAC Estrie. L’organisme est également en mesure de diriger les victimes vers d’autres services d’aide, notamment pour de l’hébergement et des thérapies. En 2011-2012, 9 440 personnes ont reçu le support du CAVAC en Estrie. «Depuis 2003, on offre le service d’intervention immédiate, mais on était loin», lance Mme Laroche.

Pour pallier les kilomètres qui séparent Sherbrooke de Granby, le conseil d’administration de l’organisme a accepté de financer le poste d’une intervenante pour une durée d’un an en sol granbyen. Ce projet-pilote est bien accueilli par les policiers. «Son bureau est ici. C’est local. On est au courant et conscient des besoins des victimes, mais les policiers n’ont pas l’expertise et le temps pour venir en aide de façon appropriée aux victimes», note Marco Beauregard, directeur du Service de police de Granby.

Ce dernier ne cache pas que, même s’ils le désiraient, les policiers ne peuvent assurer de suivi auprès des victimes, notamment en les appelant pour prendre de leurs nouvelles après un événement. «Quand on embarque dans l’autopatrouille, on est humain, on sait qu’il y a une victime. Maintenant, cet accompagnement se fait via Nathalie et elle peut informer le policier du suivi du dossier. C’est important pour nous. C’est un projet-pilote d’un an. Ça fait un mois que c’est en place et ça répond à un besoin qui est là. J’espère de tout cœur que le projet sera reconduit», ajoute Marco Beauregard.

Nathalie Lefebvre, qui détient un baccalauréat en psychoéducation de même qu’une maîtrise en service social, a été présentée à l’ensemble des policiers granbyens. «Travailler directement au poste de police, ça aide beaucoup. C’est une très belle expérience. Je ne m’attendais pas à avoir autant de dossiers si rapidement. Il y a vraiment une belle réponse. Les policiers ont pris rapidement le réflexe de référer. Les interventions justifient ma présence», indique Nathalie Lefebvre qui a traité une douzaine de dossiers depuis son entrée en poste le 18 mars dernier.

Si le service était offert auparavant au tribunal, la présence de Nathalie Lefebvre vient optimiser l’aide aux victimes. «C’est important d’intervenir au moment de la crise. Elle est en mesure de soutenir les victimes peu de temps après que l’acte ait été commis», mentionne le directeur Beauregard. «C’est ce qui fait la différence. Ça empêche beaucoup de dégâts psychologiques, ce qu’on appelle la chronicité du stress post-traumatique», conclut Mme Laroche.