Maltraitance: près de 6% des aînés en sont victimes

AINÉS. En 2019, près de 6 % des personnes aînées vivant à domicile au Québec ont déclaré avoir vécu au moins un type de maltraitance au cours des 12 derniers mois, ce qui représente 78 900 personnes. C’est ce que révèle le rapport Enquête sur la maltraitance envers les personnes aînées au Québec 2019 – Portrait de la maltraitance vécue à domicile publié par l’Institut de la statistique du Québec. 

Également, le rapport d’enquête montre que la prévalence de la maltraitance physique ou sexuelle et celle de la maltraitance psychologique sont plus élevées chez les femmes que chez les hommes.

On note aussi que la maltraitance matérielle ou financière, la maltraitance psychologique, et la maltraitance physique ou sexuelle touchent en plus grande proportion les personnes aînées qui ont vécu des violences avant l’âge de 65 ans, qui vivent seules, qui perçoivent leur état de santé générale ou mentale comme passable ou mauvais, qui ont besoin d’aide pour leurs activités quotidiennes et qui reçoivent des services à domicile comme des soins infirmiers, d’autres services de santé, des soins personnels ou de l’aide domestique.

À savoir qui sont les personnes maltraitantes, le rapport indique qu’environ le tiers des personnes maltraitantes mentionnées cohabitaient avec la personne aînée au moment des faits. Les conjoints ou ex-conjoints ainsi que les enfants (y compris les beaux-fils et les belles-filles) sont les personnes mentionnées le plus souvent comme étant les auteurs de la maltraitance psychologique (respectivement par 25 % et 23 % des personnes aînées qui ont subi ce type de maltraitance).

Le fait que les aînés parlent peu des situations de maltraitance vécues est un autre constat qui ressort de l’enquête de l’Institut de la statistique du Québec. En effet, près de 3 personnes aînées ayant vécu de la maltraitance sur 10 n’en ont parlé à personne, et ce, qu’elles aient subi de la maltraitance matérielle ou financière, de la maltraitance psychologique ou de la maltraitance physique.

Parmi celles qui ont vécu de la maltraitance (quel que soit le type) et qui n’en ont pas parlé ou n’ont pas demandé de l’aide, environ 4 personnes sur 10 ont mentionné que c’était parce qu’elles n’en ressentaient pas le besoin, qu’elles évaluaient que la situation n’était pas assez importante, qu’elles pensaient que le fait de poser l’une ou l’autre de ces actions ne changerait rien ou qu’elles pensaient que la situation allait se résorber d’elle-même. Environ une personne aînée maltraitée sur 10 a indiqué ne pas avoir parlé ou demandé de l’aide car elle se sentait embarrassée ou honteuse ou parce qu’elle ne voulait pas mettre la personne maltraitante dans l’embarras.

Au total, 8 860 personnes de 65 ans et plus ont participé à cette enquête qui s’est déroulée entre les mois de février et juin 2019 et qui portait sur des situations survenues au cours des 12 mois précédant l’enquête.