Mener ses idées à tout prix

Ils se savaient «statistiquement» vaincus dès le début de la campagne électorale. Mais Jocelyn Beaudoin d’Option nationale et Éric Bédard de Québec solidaire avaient des convictions, celles d’amener leurs idées plus loin et de faire connaître leur parti à tout prix. Même s’ils n’avaient pas des moyens financiers astronomiques. Portrait de deux candidats qui disent «mission accomplie» dans la défaite.

Le candidat d’Option nationale dans Granby, qui vient à peine de souffler ses 21 bougies, Jocelyn Beaudoin, a réussi à mener sa première campagne électorale avec moins de 1 000$. «Il y a énormément de choses que j’ai apprises, énormément de choses que je changerais et énormément de choses que je referais», confie-t-il. À priori, il ne dirait pas non à une plus grosse équipe. «Mais je n’ai pas de regret. J’ai tripé tout au long de la campagne. Ça m’encourage à continuer. Je l’ai fait par conviction. J’ai assumé les dépenses d’essence. J’ai investi pour le plaisir de le faire. Au point où est Option nationale, on a gagné nos élections. Le but premier, c’était de faire connaître la plateforme d’Option nationale.»

 «On a réussi à chercher du financement via Internet et les réseaux sociaux et j’ai aussi fait une activité de lasertag à Granby. Mes dépenses ne dépassent pas 1000$», continue Jocelyn Beaudoin. Et ce qui l’a fait «tomber en amour» avec son parti? «Il y a toujours l’indépendance du Québec, mais il y a les ressources naturelles. Ce sont deux éléments forts.»

Au nom des services publics

Ancien péquiste, le président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY) et candidat de Québec solidaire (QS) dans Granby, Éric Bédard, milite pour son parti afin de préserver et de développer les services publics. «C’est primordial, peu importe que ce soit l’éducation, la santé, les services sociaux, les logements sociaux.» L’enseignant a été approché en mars dernier par l’exécutif de QS et une fois qu’il a eu le feu vert de son entourage pour sauter dans l’action, il n’avait pas l’intention de tout laisser tomber. «Ça m’a touché d’être approché. Alors que j’avais les deux pieds dedans, je devais poursuivre jusqu’au bout», avoue le père de six enfants.

Conférences de presse, distribution de tracts, émission de communiqués, conception de capsules vidéo, mise à jour de sa page Facebook, tous les moyens étaient bons pour Éric Bédard pour mener à bien sa campagne. «J’ai aussi arpenté les places publiques, que ce soit les spectacles au Palace, au parc Victoria, au parc Johnson, j’allais partout où je pouvais rencontrer les gens. Je suis allé aussi rencontrer les gens du milieu où c’était possible de le faire.»

Il a aussi mis la pâte pour installer ses pancartes. La campagne électorale étant en plein été, l’enseignant n’a pas eu de perte de salaire. «Je n’ai pas eu de dépenses personnelles à part un don que j’ai fait à ma campagne comme tout citoyen peut faire. Au départ, le parti avait déjà 2 500$ dans le compte et on a reçu un remboursement provenant de l’autre campagne qui a presque doublé ce montant, en plus de dons. Je me suis assuré que les dépenses ne soient pas au-dessus», conclut Éric Bédard.