Neuf propriétaires d’entreprise sur dix ont toujours besoin d’aide selon un sondage

ÉCONOMIE. Selon un sondage mené par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), 9 dirigeants de PME sur 10 ont encore besoin de soutien. Ils ciblent l’allègement réglementaire, l’amélioration de l’aide aux entreprises et la réduction du fardeau fiscal comme principales priorités sur lesquelles le gouvernement du Québec devra travailler. 

Plus spécifiquement, 61 % des 991 propriétaires de PME entre le 20 novembre et le 11 décembre 2020 demandent au gouvernement du Québec de fournir des efforts supplémentaires pour réduire la paperasserie. Les résultats du sondage démontrent d’ailleurs que près de la moitié des chefs d’entreprise (48 %) souhaitent que de telles actions soient menées pour faciliter l’accès aux mesures d’aide qui leur sont dédiées.

«Les entrepreneurs mettent toute leur énergie pour surmonter la crise. Près de deux entrepreneurs sur cinq au Québec travaillent beaucoup plus d’heures qu’avant. Réduire la paperasserie, ça veut dire leur offrir une denrée rare : du temps. Pensons-y, ce temps leur permettra de se concentrer sur leurs priorités qu’elles soient liées à la présente crise, au quotidien de l’entreprise, au développement des affaires, à la gestion du personnel ou encore à la planification des étapes à venir. L’allègement réglementaire représente un chantier névralgique pour la reprise économique et il se fait sans coût pour le gouvernement du Québec», souligne François Vincent, vice-président Québec à la FCEI qui rappelle que le coût total de la réglementation au Québec est évalué à 6,9 milliards de dollars annuellement et que celui-ci est près de cinq fois plus lourd à porter pour les entreprises de moins de cinq employés que pour les entreprises de plus de 100 employés.

À l’heure de la crise, les PME souhaitent que les programmes d’aide soient améliorés

Selon les données recueillies par la FCEI, six PME québécoises sur dix (60 %) demandent aussi au gouvernement du Québec de miser sur des programmes de soutien qui offrent des subventions plutôt que des prêts et plus de la moitié (52 %) d’entre elles souhaitent que le gouvernement s’engage à maintenir des programmes d’aide tant et aussi longtemps que la crise dure.

«Nous en sommes au 9e mois de la crise et nous sommes loin d’en être sortis. Les mois à venir seront encore difficiles, or les PME sont actuellement très fragiles. Les dettes pour faire face à cette crise se sont accumulées, les dépenses sont toujours présentes, mais les revenus ne sont pas au rendez-vous. Améliorer l’aide, et offrir des subventions plutôt que des prêts, c’est plus que nécessaire », ajoute François Vincent.

En ce qui concerne la fiscalité, ce sont une majorité de propriétaires de PME québécoises (57 %) qui recommandent au gouvernement d’imposer toutes les petites entreprises au même taux réduit et deux sur cinq (39 %) qui demandent la réduction des taxes sur la masse salariale. Avec la crise, les entreprises ont besoin de toutes les sommes disponibles pour maintenir leur projet d’entreprise en vie.

À cet égard, la FCEI met en garde le gouvernement contre d’éventuelles hausses de charges qui pourraient faire très mal aux PME. Elle rappelle d’ailleurs que le Québec est la seule province qui bloque toujours l’accès au taux réduit d’impôt pour celles qui œuvrent dans les secteurs des services et de la construction.

«Il faut arrêter de fermer les yeux sur la lourdeur du fardeau fiscal pour les petites entreprises du Québec. C’est handicapant pour leur présent et pour leur avenir. Pire encore, certains propriétaires des secteurs de la construction et des services, qui ont dû travailler beaucoup plus d’heures et qui ont dû diminuer leur personnel en raison de la COVID-19, pourraient vivre un véritable cauchemar en voyant leur impôt exploser cette année. Cette histoire n’est pas une fiction, mais c’est une triste réalité à laquelle pourraient être confrontés certains entrepreneurs, si rien n’est fait. N’attendons pas qu’il soit trop tard. Le gouvernement du Québec doit agir maintenant», conclut François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.