Nos cerveaux s’expatrient à l’étranger

Tout laisser derrière soi pour vivre un défi professionnel hors Québec. Ce beau rêve, plusieurs Québécois le vivent. GranbyExpress présente le portrait de gens de chez nous qui occupent des emplois à l’étranger.

Glenn Kacprzak aurait bien aimé travailler au Canada. Mais les opportunités d’emploi pour les astrophysiciens étant plutôt rares dans notre pays, le Bromontois a arrêté son choix sur l’Australie, où il vit depuis 2008.

«Après mon doctorat au New Mexico State University, à Las Cruces, j’avais le choix de rester aux États-Unis ou de déménager. Alors j’ai décidé d’essayer quelque chose de nouveau et d’aller en Australie, où les opportunités sont grandissantes en raison des importants investissements du gouvernement», explique Glenn Kacprzak.

Aujourd’hui âgé de 35 ans, il travaille à la Swinburne University of Technology, à Melbourne.

Il fait partie du Australien Research Council Super Science Fellow, un projet lancé par le gouvernement australien pour recruter de jeunes chercheurs.

«Le gouvernement canadien n’investit pas assez d’argent dans la recherche scientifique pour stimuler une recherche environnementale active et compétitive, fait valoir l’astrophysicien. C’est un problème majeur depuis de nombreuses années déjà, et je ne crois pas que la situation change dans un avenir rapproché.»

Considérant qu’il «faut suivre les emplois où ils sont», Glenn Kacprzak trouve difficile de ne pas pouvoir prédire où l’avenir l’entraînera.

«Mais je suis tombé en amour avec l’Australie, et j’espère pouvoir rester ici longtemps. On offre une panoplie de possibilités, et c’est un endroit merveilleux où vivre. En fait, ça me rappelle même le Canada… mais sans le froid !», lance-t-il.

Définie comme étant la plus belle ville où vivre sur la planète, le dynamisme, les plages, les vignobles, les forêts tropicales humides, la vie sauvage et le ski alpin de Melbourne ont charmé le scientifique!

«Je m’ennuie de mon pays, mais c’est encore plus difficile de vivre loin de ma famille et de ne les voir qu’une seule fois par année. Je m’amuse à les taquiner en leur demandant quand ils prévoient déménager en Australie!»

L’exode des cerveaux, un phénomène marginal

Malgré les croyances populaires, l’exode des cerveaux ne toucherait qu’un faible pourcentage de nos diplômés.   

C’est ce qu’a révélé Exode des cerveaux : Pourquoi certains diplômés d’études postsecondaires choisissent-ils de travailler aux États-Unis?, la plus récente enquête sur le sujet signée Marie Connolly et Brahim Boudarbat.

«Oui, il y a peut-être un problème d’exode de nos cerveaux, mais il n’est pas généralisé et ce n’est pas un problème irréversible», signale Marie Connelly, professeure au département des sciences économiques de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM et chercheure pour CIRANO.

Elle insiste sur le fait qu’il faut «faire attention aux données».

Celles qui ont servi à cette étude remontent aux cohortes de 1995, 2000 et 2005, les plus récentes fournies par Statistique Canada.

Elles comptabilisaient seulement les diplômés ayant quitté le Canada pour les États-Unis.

«Mais ça reste un phénomène marginal, puisque ça concerne les domaines de pointe (mathématiques, informatique, architecture et génie)», indique-t-elle.

«Ce qui serait alarmant, ce serait de perdre tous nos diplômés. On ne voit pas de tendance à la hausse, mais à la baisse.»