«On ne veut pas aller avec la SQ»_le maire Pascal Bonin

SÉCURITÉ PUBLIQUE.  Ne demandez pas au maire de Granby, Pascal Bonin, d’endosser le rapport final du Comité sur la réalité policière qui  propose d’intégrer sa police municipale à la Sûreté du Québec. «Essayer de faire croire aux Granbyens qui ne sont pas perdants, c’est malhonnête», a lancé l’élu.

Rendu public la semaine dernière, le rapport de 490 pages sur la police de demain au Québec rédigé par le commissaire Bernard Sévigny suggère une série de propositions visant à optimiser les pratiques policières. Parmi les 138 recommandations, c’est notamment celle proposant de réduire le nombre de sûretés municipales de 31 à 13 qui a fait le plus réagir dans la communauté municipale.

«On ne veut pas aller avec la SQ», a martelé d’entrée de jeu le maire de Granby. «Au début de la commission à laquelle j’ai participé, les Villes de Granby, de St-Jean et de Saint-Jérôme ont été très claires comme quoi elles ne voulaient ne pas entendre parler de l’intégration avec la SQ. Quand tu regardes ça très froidement, il ne reste qu’une personne, c’est le syndicat des verts (policiers de la Sûreté du Québec). Donnons à César ce qui revient à César, le syndicat des verts a fait une bonne job», a précisé le maire Bonin.

«Quand il y aura un problème de bruit, de vitesse dans un secteur, les chances qu’on ait une voiture de police (de la SQ) dans les mêmes délais qu’actuellement (avec la sûreté municipale) vont être à peu près nulles», a déclaré le maire de Granby, Pascal Bonin. Photo: GranbyExpress-archives

Outre le service de police de Granby, les territoires des organisations de Bromont, Memphrémagog, Saint-Jean-sur-Richelieu, Mont-Tremblant, Saint-Jérôme, Thetford Mines et de la MRC des Collines-de-l’Outaouais pourraient être cédés à la SQ.

«C’est l’orientation qui me dérange. On nous dit qu’on veut nous transférer à la SQ parce qu’on va avoir plus de proximité (…). Quand il y aura un problème de bruit, de vitesse dans un secteur, les chances qu’on ait une voiture de police (de la SQ) dans les mêmes délais qu’actuellement (avec la sûreté municipale) vont être à peu près nulles», a déclaré l’élu.

Déçu des résultantes du rapport Sévigny, Pascal Bonin ne voit pas en quoi la SQ pourrait assurer un meilleur service de proximité alors que les policiers de la sûreté municipale le font déjà

«Avec ce dossier-là, on peut faire le même parallèle avec le Parti libéral du Québec et le système de santé. Il a créé une méga structure et c’est un échec cuisant (…). Ça va être la même chose avec la police.»

«Pourquoi on essaie de nous faire croire qu’en créant une grosse structure que ça va être mieux comparativement à ce que l’on fait à l’heure actuelle? C’est sûr qu’on va être moins bien desservi», a ajouté le maire.