On veut sauver les hirondelles en Haute-Yamaska

FAUNE. Via des structures de nidification, la Fondation pour la Sauvegarde des écosystèmes du territoire de la Haute-Yamaska (Fondation SÉTHY) souhaite contribuer à la sauvegarde des hirondelles bicolores, rustiques et à front blanc. Des oiseaux en net déclin tant dans la région que partout au Québec, mais qui sont, en tant qu’insectivores, contribuent à un écosystème sain en régulant la prolifération d’insectes pouvant endommager les récoltes.

En effet, selon le Relevé des oiseaux nicheurs, entre 1970 et 2017, les populations de l’hirondelle rustique ont chuté de 91,3% au Québec, alors que celles de l’hirondelle à front blanc ont décliné de 86,9 %. La perte et la modification d’habitats de nidification, la destruction des nids et la diminution des populations d’insectes sont des facteurs qui ont contribué à la baisse des populations de ces oiseaux qui se retrouvent dans des milieux plutôt agricoles.
Par conséquent, la Fondation SÉTHY invite la population à aider les hirondelles. «Comme les chercheurs ne peuvent être partout à la fois, ils ont besoin d’observateurs supplémentaires qui recueilleront des données précieuses sur l’espèce sur des applications comme Ebird.

Il est aussi possible de participer utilement au programme de surveillance des nids d’Hirondelles rustiques d’Études d’Oiseaux Canada; les participants font régulièrement des relevés de renseignements sur des nids d’hirondelles pendant la saison de reproduction», indique Joaquin Riesgo, chargé de projet chez SÉTHY, en rappelant qu’il est interdit d’enlever un nid d’hirondelle.

«Il est protégé par la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs. Il y a cependant plusieurs moyens de faciliter la cohabitation avec les hirondelles. On n’a constaté la présence d’aucune maladie infectieuse transmissible aux humains dans les fientes des hirondelles. Il serait très important d’aviser de cette présence de nid afin de pouvoir assister à la conservation du couple nicheur», précise-t-il en soulignant que la présence d’hirondelles est utile, car ces espèces d’oiseaux mangent «des insectes agaçants qui nous harcèlent pendant l’été».

Par ailleurs, pour toute personne étant en bordure de la ville qui souhaite voir des hirondelles rustiques, des hirondelles à front blanc ou encore des hirondelles bicolores sur leur terrain, on peut mettre à leur disposition des bols ou des tablettes convenant à leur nidification à des endroits protégés, près du plafond d’un bâtiment, où elles pourront se rendre tout au long de l’été. De plus, il existe plusieurs nichoirs spécifiques à chaque espèce pour les aider dans leur période de nidification. «Pour compléter cet habitat, il est important que les hirondelles puissent trouver un peu de boue pour la construction de leur nid. Également, lorsqu’un vieux bâtiment est démoli, il est fortement recommandé de même construire un abri couvert qui leur offrira un habitat de rechange», explique Joaquin Riesgo.

D’une certaine façon, c’est ce qui a été expérimenté grâce à la contribution de la ferme Cleary de Saint-Joachim-de-Shefford au printemps 2020.
En 2019, plus de 30 couples d’Hirondelles rustiques et de 28 couples d’hirondelles à front blanc ont été recensés dans la grange et sur la maison de la famille Cleary. Tout en voulant les protéger, la famille Cleary était incommodée par les fientes de ces oiseaux sur leur domicile, leur machinerie agricole et le foin de leur bétail.

Faisant appel à la Fondation SÉTHY, un projet inédit en Haute-Yamaska a ainsi été monté pour favoriser le déplacement des hirondelles vers de nouvelles structures de nidification sur le terrain de la ferme. Une fois terminées au printemps 2020, les hirondelles ont pu explorer ces nouvelles installations durant tout l’été.

«Nous sommes très heureux d’accompagner la famille Cleary dans leur volonté de protéger les hirondelles. Ce projet démontre qu’avec les propriétaires de milieux naturels et les producteurs agricoles, nous pouvons trouver des solutions gagnantes pour conserver la biodiversité en Haute- Yamaska», souligne Denis Mercier, directeur général de la Fondation SÉTHY.