Paul Sarrazin insiste sur la pertinence des commissions scolaires

ÉDUCATION. Le président de Val-des-Cerfs, Paul Sarrazin, a livré un véritable plaidoyer en faveur du maintien des commissions scolaires, hier soir, avant le début de l’assemblée mensuelle du conseil des commissaires.

M. Sarrazin estime que les changements de structures proposés par François Legault lors de la dernière campagne électorale – soit l’abolition des élections scolaires et la transformation des commissions scolaires en centres de services gérés par des conseils d’administration – entraîneront des frais importants.

«Si l’on réinvestit de l’argent en éducation, il doit servir à la réussite éducative de nos jeunes, aux infrastructures, aux enseignants et non aux brassages de structures», indique-t-il.

Le président de Val-des-Cerfs ajoute que le réseau scolaire a besoin de stabilité.

«À l’heure actuelle, tenir un débat de structures, c’est loin d’être la priorité de l’éducation publique», plaide-t-il.

Administration de proximité

Paul Sarrazin prend soin de rappeler que les élus scolaires sont indépendants et ont des comptes à rendre aux citoyens, et non au ministre de l’Éducation uniquement.

«Étant près de la population, nous sommes en meilleure position qu’un conseil d’administration pour résoudre rapidement et efficacement un problème dans nos établissements, mais aussi pour comprendre ce qu’il y a de mieux pour notre communauté d’élèves, parce que nous vivons dans cette communauté et connaissons ses particularités», poursuit-il.

Ce dernier ajoute que les élus scolaires sont d’abord et avant tout guidés par les besoins locaux, contrairement à un fonctionnaire basé à Québec qui voit de loin les enjeux des milieux et qui doit répondre aux directives du ministre «Les dernières modifications apportées aux secteurs scolaires, conformément aux souhaits de la population, en sont un bel exemple.»

Une perte pour la démocratie

Le président de Val-des-Cerfs laisse entendre que les élus scolaires sont ouverts aux changements et prêts à contribuer à une bonification en matière de gouvernance.

«Au lieu d’abolir les élections scolaires, dit-il, on pourrait alléger et moderniser le processus avec la mise en place d’un mode de scrutin électronique. Ça permettrait de réaliser des économies importantes.»

M. Sarrazin considère que le gouvernement Legault emprunte «des voies glissantes» avec son projet de réforme de l’appareil scolaire, car le retrait du droit de vote constitue «un recul considérable» pour une société.

«Je cite une phrase de Réjean Parent, chroniqueur au Journal de Montréal: l’abolition des commissions scolaires, c’est moins de démocratie, si imparfaites soient-elles, ce qui devrait toujours nous alarmer contre la montée de l’autoritarisme.»