Prolongement du Quartier de l’école: des citoyens de la rue Neil craignent d’en faire les frais

MUNICIPAL. Terrains surélevés avec une pente descendante, problèmes d’évacuation des eaux de surface, engorgement des fosses septiques et des champs d’épuration. Une vingtaine de résidents de la rue Neil, voisins d’arrière-cour du nouveau Quartier de l’école à Granby, appréhendent le pire face à la prochaine phase du développement domiciliaire. Ces derniers redoutent de se retrouver avec les surplus d’eau et d’en payer le prix à l’issue des travaux.

C’est la présence de piquets en bordure des terrains à développer et de terre de remblai disposée en hauteur qui ont soulevé récemment des craintes chez des résidents de la rue Neil. À leur avis, le pire est à prévoir.

«De façon générale, pour la hauteur des terrains, il n’y a aucune raison de ne pas suivre la pente naturelle de notre rue. Pourquoi ajouter de la hauteur?», se questionne François Lemay, un résident du secteur.

«Si on se fie aux autres maisons qui ont été construites, les terrains continuent de monter et toute l’eau de pluie s’en vient chez nous et chez mes voisins (…). Je ne peux pas croire qu’on fait un développement comme ça au 21e siècle», ajoute M. Lemay.

Établi sur la rue Neil depuis 45 ans, Réal Montigny est inquiet à l’idée de voir arriver ses nouvelles constructions surélevées derrière sa résidence.

«J’ai peur d’être inondé (…). Les maisons seront hautes puisqu’on ne creusera presque pas pour le solage et en plus elles seront pratiquement au-dessus des clôtures existantes. Il faut changer ça.»

Réal Montigny et les autres citadins de la rue ne sont pas contre le projet prennent-ils soin de le rappeler. Ils réclament simplement une solution permanente d’ici le lancement de phase 6 du Quartier de l’école.

François Lemay et Réal Montigny n’ont rien contre le projet de développement du Quartier de l’école. Les deux résidents de la rue Neil et leurs voisins réclament des solutions durables pour mieux encadrer la gestion des eaux de surface du futur quartier résidentiel. Photo: GranbyExpress-Éric Patenaude

«On veut régler ça sinon on va être pogné avec le problème parce qu’une fois les maisons vendues, le promoteur s’en va et c’est fini», a exprimé Réal Montigny.

Informée par les citoyens, la conseillère du district 1, Julie Bourdon, soutient avoir présenté le dossier de la rue Neil à la table du conseil. Et depuis, les réponses se font attendre. «J’ai appelé pour que les fonctionnaires (de l’urbanisme) viennent sur le terrain et on me dit que ça s’en vient. Ce qu’on veut, c’est faire débloquer le dossier», a déclaré l’élue.

Selon la conseillère, le recours au remblai n’est pas à prendre à la légère. «Les citoyens sont très inquiets et c’est ça l’enjeu», a fait remarquer Mme Bourdon.

«Pourquoi le promoteur a besoin de lever les terrains autant? S’il en a fait la demande, c’est qu’il évalue que le remblai est nécessaire pour la réalisation de son projet. Tu ne remblaies pas pour le plaisir de remblayer. Est-ce un problème d’écoulement des eaux, un problème d’aqueduc ou de voirie? Je ne le sais pas, mais j’aimerais ça comprendre. S’il y a une problématique qu’on nous l’explique», a laissé entendre François Lemay.

Des solutions

Daniel Touchette, promoteur des Terres Miner, s’explique mal la réaction des citoyens.

«Je ne sais pas comment ils font pour voir le profil d’une rue à partir de voyages de terre qui ont été déposés-là pour faire la rue. Le terrain n’est pas encore placé au moment où l’on se parle», a exprimé le promoteur.

Avisé par la Ville au sujet des craintes soulevées par le prolongement du Quartier de l’école, M. Touchette affirme prêter attention aux doléances du voisinage.

«Lorsqu’on fait du développement résidentiel, on s’assure de ne pas causer de dommages sur les propriétés d’autrui. Et si jamais, il y a un capteur d’eau à installer, nos entrepreneurs sont au courant et vont faire le nécessaire pour qu’il y ait le moins d’inconvénients avec les voisins.»

«On a des ingénieurs qui travaillent en collaboration avec la Ville et tous nos travaux sont faits en acceptation avec la Ville de Granby. On n’arrive pas en faisant n’importe quoi», a renchéri M. Touchette.

Par ailleurs, une rencontre entre les diverses parties (promoteur, Ville, citoyens) a eu lieu ce mercredi pour faire le point sur ce dossier.

«De notre côté, c’est de s’assurer que les remblais ne soient pas exagérés et qu’il n’y ait pas de problématiques de drainage qui pourraient survenir suite au développement du Quartier de l’école», a indiqué le directeur du service de la planification et de la gestion du territoire de la Ville de Granby, Benoit Carbonneau.