Quand le plein emploi va, tout va pour les organismes d’employabilité?

MAIN-D’OEUVRE. Candidat recherché, personnel demandé. En situation de plein emploi, les employeurs usent parfois de mille et une stratégies pour dénicher de futurs travailleurs, Mais qu’en est-il des organismes d’employabilité alors que le taux de chômage est sous la barre des 6 % au pays? Le marché change, ont affirmé des intervenantes consultées par le GranbyExpress.

«Nous, ce qu’on peut voir, c’est que l’achalandage est là.» «Au niveau de la clientèle, le plein emploi peut amener des gens qui se disent: j’ai peut-être envie d’aller travailler, il y a peut-être des possibilités pour moi. Et des gens qui sont à la retraite et qui ont le goût de retourner sur le marché, on en voit un peu plus», a confié Lisa Tecchio, coordonnatrice à l’intervention chez Oboulo (club de recherche d’emploi).

Alors que des employeurs pigent dans la cour du voisin dans l’espoir de trouver le bon prospect, d’autres lancent un SOS comme dernier recours aux organismes d’employabilité pour tenter de pallier à leur pénurie de main-d’oeuvre.

«On a beaucoup plus d’appels d’employeurs qui nous mentionnent qu’ils sont à la recherche (de candidats); ce qu’on n’avait pas beaucoup dans les dernières années. C’est la principale différence que l’on note présentement. Avant pour un poste, ils avaient 15-20 candidats. Aujourd’hui, ils n’en ont pas alors ils nous appellent et font ce qu’ils peuvent», a déclaré Mme Tecchio.

Au Carrefour Jeunesse Emploi des Cantons-de-l’Est, qui œuvre auprès des 16-35 ans, même constat. Le téléphone sonne également davantage. Les employeurs sont nombreux à leur proposer des postes à pourvoir. «C’est intéressant d’avoir des offres et de les présenter à notre clientèle

Lisa Tecchio, coordonnatrice à l’intervention chez Oboulo. Photo: GranbyExpress-Éric Patenaudee dernier recours aux organismes d’employabilité pour tenter de pallier à leur pénurie de main-d’oeuvre.

», a indiqué Dina Vautour, directrice générale de l’organisme.

Mais en dépit de la période faste pour les travailleurs et les chercheurs d’emploi, il vaut mieux faire le bon choix pour éviter des mauvaises surprises, a ajouté Mme Vautour.

«C’est le plein emploi, mais c’est important de le garder cet emploi pour ne pas se retrouver à butiner d’un emploi à l’autre.» «On sensibilise beaucoup nos clients, on les invite à se poser les bonnes questions et on leur rappelle l’importance de ne pas embarquer dans cette roue-là.»

Un avis que partage Lisa Tecchio, d’Oboulo. «Trouver rapidement un emploi, ça ne veut dire que c’est le bon pour soi. Il faut prendre son temps.»

Vite en emploi

À l’organisme Avenue professionn’elle, qui promeut la main-d’œuvre féminine et la pratique d’un métier du non-traditionnel, le plein emploi engendrerait des retombées positives pour l’organisme.

Comme les perspectives d’emploi sont intéressantes, la réorientation de carrière vers un métier à prédominance masculine devient une avenue à explorer pour certaines femmes, soutient Marie-Claude Hudon, conseillère aux entreprises chez Avenue professionn’elle.

«Le taux de réponse des employeurs est meilleur qu’auparavant. On se tourne davantage vers elles. C’est une belle reconnaissance pour notre organisme.» «Les barrières tombent et ça se répercute sur les offres de stage en entreprise. On avait de la misère à obtenir des stages. Là, c’est plus facile et dans bien des cas, nos participantes ont un emploi avant même la fin de leur stage», a fait remarquer Mme Hudon.