Quand nourrir les animaux sauvages importune le voisinage

MUNICIPAL. La présence d’animaux sauvages fait désormais partie du décorum urbain. De plus en plus familiers, ces bêtes bénéficient parfois de la générosité de citoyens qui prennent plaisir à les nourrir pour le meilleur et le pire. Une pratique qui exaspère un résident de Granby qui n’en peut plus de l’omniprésence des écureuils alimentés par l’un de ses voisins.

Propriétaire d’un immeuble à logements sur la rue Saint-Luc, Jean-Paul * (qui préfère taire son vrai nom pour éviter des représailles) n’en peut plus des agissements de l’un de ses voisins qui s’amuse à nourrir gentiment les écureuils. 

«Ça fait trois ans que je me plains à la Ville et ça ne bouge pas. C’est très désagréable comme situation d’autant plus que ça fait deux fois que je gagne le concours Maisons fleuries. J’aime que tout soit beau et propre, mais les écureuils me donnent de la misère», estime le Granbyen qui voit ses aménagements paysagers êtres malmenés

Selon le résident importuné, une approche a été faite auprès de l’adorateur d’écureuils afin de l’inviter à mettre fin à sa pratique, mais en vain. «Il m’a tout simplement dit: il n’y a rien qui m’en empêche.»

Jean-Paul n’a rien contre les petites bêtes qui cohabitent avec les humains, prend-il soin de nous rappeler lors de l’entrevue. Il croit toutefois que la Ville devrait adopter un règlement révoquant le droit de les nourrir.  Le Granbyen fait notamment référence à l’article 49 du règlement sur la garde d’animaux en vigueur à la Ville de Trois-Rivières qui se lit comme suit: «Nul ne peut nourrir, garder ou attirer des pigeons, des tourterelles, des colombes, des goélands, des écureuils, des chats errants ou tout autre animal vivant en liberté dans les limites de la ville de manière à les encourager à se rassembler en nombre suffisant pour nuire à la santé ou à la sécurité des personnes ou des animaux, causer des inconvénients aux voisins ou endommager leurs biens.»

Et en cas de plainte, le mandat d’intervenir revient alors à la Société protectrice des animaux de la Mauricie qui peut donner une amende.

«Moi, ce que je demande au conseil, c’est d’avoir un règlement. Si on interdit tout ça, j’en ai plus de problèmes», répond simplement le citoyen.

Un règlement: oui, mais…

Invitée à commenter la requête du résident de la rue Saint-Luc agacé par les écureuils envahisseurs, la mairesse Julie Bourdon assure que la Ville a étudié la faisabilité d’adopter un règlement sur le droit de nourrir les animaux sauvages.

«Ç’a été évalué et on est entré en contact avec le monsieur (Jean-Paul) pour lui expliquer que pour l’instant,  au niveau de la règlementation, ça ne changera pas. On lui a même suggéré de s’adresser à Justice alternative parce que c’est un problème entre deux voisins», a déclaré l’élue.